Déclenchée depuis avril 2021, la belligérance entre les deux nations de l’ancienne Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) continue de bouleverser l’ordre international pour la paix. Les négociations actuelles en cours dans les pays arabiques et en Turquie, pouvaient être évitées, si une bonne diplomatie avait su éviter les affrontements armés.
« La paix n’est pas un mot, c’est un comportement », disait le « vieux sage de Yamoussoukro ». L’ancien président ivoirien, Félix Houphouët Boigny (1905-1993), En effet, avait toujours prêché les négociations pour les règlements des différends au lieu de recourir, tardivement, à de longues négociations, dispendieuses et souvent très inefficaces pour la cessation d’une belligérance que l’on pouvait bien éviter avec une bonne diplomatie. « Un mauvais arrangement vaut toujours mieux qu’un bon procès », enseigne la sagesse biblique.
C’est pour cette raison que l’Afrique, déjà très en retard sur les pays développés, devrait prendre du recul et constamment recourir à la sagesse ancestrale que de s’adonner à des menaces incendiaires et contre-productives. La recherche constante du dialogue, tant dans la gestion des crises internes que dans les règlements des conflits à l’international avait été le leitmotiv de l’ancien président gabonais Omar Bongo. Car, aucune guerre n’a jamais été bénéfique pour une nation.
Du 14 au 30 décembre 1985, un conflit armé avait opposé le Mali au Burkina Faso, appelé « Guerre de Noël », pour une bande de terrain de 275 km de longueur sur 50 de largeur à l’extrême nord-ouest du territoire burkinabé. L’origine portait sur des problèmes économiques, sociaux et politiques internes dans les deux pays. Plusieurs morts ont été enregistrés des deux côtés avant que les deux chefs d’Etat de l’époque, Moussa Traoré pour le Mali et Thomas Sankara pour le Burkina Faso ne se rendent compte de la situation burlesque du conflit. Cette hostilité avait été baptisée par les Occidentaux et même certains dirigeants africains de « guerre des pauvres », une insulte pour ces deux nations, d’autant plus que ce sont ces mêmes Occidentaux qui avaient été à l’origine de ce conflit.
Heureusement que les deux hommes d’Etat avaient vite compris qu’« avant de pouvoir se lier d’amitié avec quelqu’un d’autre, il faut être ami avec soi-même ». Car, le Burkina Faso et le Mali étant le même peuple, devraient d’abord s’entendre avant de prêter l’oreille à des commentaires incitatifs de ceux qui sont bien au calme chez eux. Non seulement Moussa Traoré et Thomas Sankara ont vite mis un terme à cette « guerre ridicule », selon les journaux occidentaux, ils ont aussi compris qu’une action diplomatique était plus porteuse qu’une lutte armée.
La sagesse avait aussi guidé le président gabonais, Omar Bongo, à prendre son courage à deux mains pour se rendre en Guinée Equatoriale à la rencontre de son homologue de ce pays, Macias Nguema, pour un arrangement pacifique de l’affaire dite de « l’Ile Mbanié ». Cela avait évité un bain de sang inutile entre les deux pays frères dont la destinée est d’autant plus liée que l’on trouve des liens de famille des côtés de la frontière. Et ce n’est que par cette même diplomatie que cette crise représente peut avoir une issue favorable pour le Gabon comme pour la Guinée Equatoriale.
Aujourd’hui, quel est l’intérêt pour la Russie et pour l’Ukraine de déplorer des milliers de morts, des villes détruites, des économies anéanties et des millions de personnes déplacées? Les négociations actuelles, avec pour médiateurs les mêmes pyromanes qui jouent aujourd’hui aux pompiers, pouvaient être évitées, si le bon sens de la diplomatie avait été mis en avant ? L’Afrique n’a rien à gagner dans un quelconque conflit. C’est pour cette raison que les chefs d’Etat de la sous-région d’Afrique centrale avaient toujours pris les conseils d’Omar Bongo comme des paroles d’Evangile. Ce qui a eu pour effet d’éteindre des foyers de tension aussi bien en Centrafrique qu’au Tchad.