Au cours d’une conférence de presse tenue samedi 21 juin 2025 à Libreville, Joseph Lapensée Essingone, ancien candidat à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, a lancé une nouvelle formation politique accompagnée du slogan « Pour un Gabon digne et prospère ».
L’initiative marque une volonté de structurer l’action politique autour d’une République réinventée, à l’écoute des citoyens et tournée vers la justice, la dignité et la prospérité collective. L’évènement marque la première prise de parole publique de Joseph Lapensée Essingone devant la presse depuis la délibération des résultats de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle le 25 avril dernier, où il a occupé la troisième place, après le président élu, Brice Clotaire Oligui Nguema et Alain Claude Bilie By Nze, arrivé en deuxième position.
De prime abord, Lapensée Essingone a défendu le bilan de sa participation à cette élection, en estimant que sa candidature avait introduit des thématiques majeures dans le débat politique : la restauration de l’autorité de l’État, le droit au logement, le développement du sport, l’encouragement de la natalité ou encore l’idée de rapprochement stratégique avec la Guinée équatoriale. Il a rappelé que cette performance a été réalisée avec des moyens très limités, preuve, selon lui, de l’écho de ses idées.
Avec « L’Éveil de la pensée citoyenne », Joseph Lapensée Essingone ne crée pas un parti politique classique, mais une plateforme d’engagement et d’éveil républicain. Ce projet s’adresse à tous les citoyens désireux de défendre les principes fondamentaux de la «Respublica » : souveraineté populaire, primauté de l’intérêt général, égalité devant la loi, séparation des pouvoirs, participation citoyenne et reddition des comptes. « La République, ce n’est pas un slogan, c’est un contrat moral entre un peuple et ses institutions », a-t-il affirmé.
Sur les questions d’actualité nationale, Lapensée Essingone a pris des positions claires. Il a estimé que la formation du nouveau gouvernement n’était pas une surprise, car le peuple a voté pour la continuité. Il a par contre vivement critiqué l’opacité entourant la sortie du territoire de la famille Bongo, rendue publique par les autorités angolaises. Il y voit un affaiblissement de la justice et des principes républicains. Concernant la perte de l’île Mbanié, l’ancien candidat à la dernière présidentielle a dénoncé l’inefficacité des services de l’État et l’inexistence d’archives essentielles dans un dossier aussi sensible.
Joseph Lapensée Essingone a également donné sa lecture des réformes en cours, notamment sur la loi encadrant la création et le fonctionnement des partis politiques et le redécoupage électoral. Il défend la liberté de l’exercice politique garantie par la Constitution, mais appelle à un encadrement raisonnable du financement public. Le natif du Moyen-Ogooué plaide pour une représentation électorale plus équilibrée entre les territoires. Enfin, sur les déguerpissements à Libreville, il dénonce l’absence de politique de logement digne de ce nom et exige une indemnisation juste des personnes touchées par cette opération.
In fine, Joseph Lapensée Essingone a lancé un appel à la mobilisation de toutes les forces citoyennes du pays : jeunes, intellectuels, patriotes, électeurs frustrés ou silencieux. À travers « L’Éveil de la pensée citoyenne », il propose un renouveau politique fondé, non sur les jeux de pouvoir, mais sur la refondation du lien entre les citoyens et leurs institutions, dans le respect des valeurs de la République. « Le peuple est souverain, mais encore faut-il qu’il en ait conscience », a-t-il déclaré, comme pour ouvrir une nouvelle ère de responsabilité collective.