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    AccueilInternationalAfriqueMali : La Charte des partis et le statut de l'opposition abrogés

    Mali : La Charte des partis et le statut de l’opposition abrogés

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    Dans une annonce choc, diffusée en flash spécial sur les ondes de l’ORTM le mardi 13 mai 2025, le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, a officialisé l’abrogation définitive de la charte des partis politiques et du statut de l’opposition. Cette décision, qualifiée d’historique, fait suite aux conclusions des Assises nationales de la refondation (ANR) et des récentes concertations populaires, marquant une rupture radicale avec le système politique en place depuis plus de trois décennies.

    Le décret présidentiel met ainsi un terme à une ère politique marquée par une prolifération de partis jugés inefficaces et davantage préoccupés par la recherche des intérêts privés que pour le bien-être de la nation. Cette mesure drastique intervient après que les Assises nationales de la refondation de 2021 et les Concertations des forces vives de la nation des 28 et 29 avril 2025, qui avaient clairement exprimé la nécessité d’une refonte profonde du paysage politique malien.

    Ces consultations nationales avaient mis en lumière un consensus au sein de la société malienne quant à la nécessité de réformer un système politique miné par l’anarchie partisane. Depuis l’instauration du multipartisme en 1991, le Mali a vu émerger plus de 200 partis politiques, souvent dépourvus d’idéologie claire, de base populaire solide ou d’ancrage territorial. Cette inflation de sigles a été accusée d’avoir fragmenté la représentation nationale, affaiblie la gouvernance et ouvert la voie à des manœuvres d’influence néfastes.

    Les Maliens ont été les témoins de coalitions opportunistes, d’alliances contre-nature et d’une opposition souvent stérile, sans véritable projet alternatif. Les scandales financiers et le manque de résultats concrets ont finalement érodé la confiance du public envers une classe politique, perçue comme privilégiant ses propres intérêts au détriment du développement du pays. Le multipartisme, autrefois porteur d’espoir démocratique, était devenu, selon une opinion largement répandue, une source de rente plutôt qu’un moteur de progrès.

    L’annonce de l’abrogation par le Conseil des ministres, le 30 avril, avait suscité de vives réactions au sein d’une partie de la classe politique, qui dénonçait une atteinte à la démocratie. Cependant, le gouvernement de Transition a souligné que ces mêmes partis avaient refusé de participer aux Concertations d’avril, ignorant ainsi la volonté populaire. Les tentatives de mobilisation projetées par certains leaders politiques les 3, 4 et 9 mai ont d’ailleurs connu un échec retentissant, révélant un manque de soutien populaire à cette initiative.

    Face à cette situation, le gouvernement de la Transition a pris des mesures fermes, suspendant les activités des partis politiques dès le 7 mai, avant de soumettre le projet d’abrogation au Conseil national de Transition (CNT), qui l’a adopté à une quasi-unanimité, ouvrant la voie à la promulgation de la loi d’abrogation par le président Goïta ce mardi.

    A signaler que le gouvernement de Transition a insisté sur le fait que cette décision ne signifie pas la fin de la pluralité a des opinions. L’objectif est de refonder le système politique en élaborant une nouvelle charte des partis, plus exigeante et responsable, afin de construire une démocratie véritablement au service du peuple malien et non pour des intérêts partisans.

    Cette abrogation marque un tournant potentiellement majeur dans l’histoire politique du Mali, dont les conséquences à long terme restent à observer.

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