Selon le Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), des milliers de cas, incluant à la fois de nouvelles contaminations et des rechutes, ont été enregistrés en 2024 dans notre pays. Un chiffre qui témoigne d’une présence persistante de la maladie, malgré les efforts déployés par les autorités sanitaires et leurs partenaires.
Dans les grandes agglomérations, comme Libreville et Port-Gentil, la situation est particulièrement préoccupante. Selon une étude du PNLT menée en 2024, « Les patients viennent plus du 6ᵉ arrondissement de Libreville, notamment de Nzeng-Ayong, mais aussi de la commune d’Owendo », a déclaré Dr Stredice Manguinga Guitouka, directeur général du PNLT, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose.
Sur le plan mondial, les données sont tout aussi alarmantes. Un constat accablant rappelé par Alain Baulard, docteur en biologie moléculaire et directeur de recherche à l’Inserm, à l’occasion de la journée internationale : « Cette maladie détruit 1,4 million de vies chaque année. C’est près de 4 000 personnes qui meurent chaque jour ».
Une maladie qui circule par l’air et qui n’épargne personne
Maladie infectieuse grave, la tuberculose se transmet par voie aérienne, notamment lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou parle, surtout dans des espaces clos et mal ventilés. Contrairement aux idées reçues, elle ne concerne pas uniquement les populations dites vulnérables. Toute personne, quel que soit son âge ou son statut social, peut être touchée
Des symptômes parfois silencieux mais révélateurs
Les signes cliniques sont souvent discrets au début mais doivent alerter. Une toux persistante qui dure plus de deux semaines, des fièvres, surtout le soir, des sueurs nocturnes, une perte de poids rapide ou encore une fatigue chronique sont autant de symptômes à ne pas négliger. Face à ces signaux, il est essentiel de se faire dépister, les centres de santé publics proposent ce test gratuitement.
Dans un contexte où la prévention reste le meilleur rempart, certains gestes simples peuvent contribuer à freiner la chaîne de transmission. Le port du masque en cas de toux, l’aération régulière des espaces de vie et de travail, la consultation rapide d’un professionnel de santé dès l’apparition de symptômes, ainsi que le soutien aux malades pour qu’ils suivent leur traitement jusqu’au bout sont autant de réflexes à adopter.
La lutte contre la tuberculose repose sur une mobilisation collective. Le ministère de la Santé, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé et diverses ONG, mène régulièrement des campagnes de sensibilisation et de dépistage sur l’ensemble du territoire national. Cependant, les autorités soulignent que l’engagement de chaque citoyen est crucial pour espérer enrayer la maladie.
Bien qu’elle soit encore redoutable, la tuberculose se soigne. Le traitement existe et s’avère efficace lorsqu’il est correctement suivi. Pour briser le silence autour de cette maladie, chacun a un rôle à jouer : informer, se protéger et accompagner les malades jusqu’à leur guérison