Dans une publication virulente datée du 27 juin 2025, le Secrétaire général de la Convention nationale des syndicats de l’éducation nationale (Conasysed), dénonce avec véhémence l’état de délabrement avancé du lycée public d’Owendo, symbole d’un chantier de l’Education nationale abandonné.
Inauguré en 2018, avec l’ambition de désengorger les établissements scolaires de la capitale, le lycée public d’Owendo, situé dans la commune éponyme, a accueilli ses premiers élèves dans un environnement déjà inachevé. Conçu initialement pour 600 apprenants, il en héberge aujourd’hui plus de 1800, un triplement de l’effectif qui a exacerbé la vétusté de ses infrastructures et mis en lumière les limites d’un projet non finalisé.
Infrastructures précaires et climat d’insécurité
Le constat aujourd’hui sur le terrain est accablant : absence de clôture, bâtiments inachevés, manque criant d’installations sportives et scientifiques et locaux administratifs inexistants. Le site, ouvert à tout vent, est devenu un lieu de passage pour les riverains, rendant le contrôle des accès quasi impossible. Ce ballet incessant de visiteurs non identifiés crée un sentiment d’insécurité constant, aussi bien pour les élèves que pour l’administration et le personnel enseignant.
Un bâtiment à l’abandon, jadis destiné à accueillir des salles de classe, sert désormais de repaire à des individus douteux, ajoutant à l’atmosphère d’insalubrité et de danger latent. Dans un tel contexte, les conditions d’enseignement se dégradent inexorablement, privant les élèves des outils fondamentaux pour leur épanouissement intellectuel et physique.
Des enseignants à bout de souffle
Les enseignants, quant à eux, exercent dans des conditions d’une précarité alarmante. Classes surchargées, absence de matériel pédagogique adéquat, incertitude sécuritaire permanente, tout concourt à la démotivation et à l’usure professionnelle. Malgré leur engagement sans faille, les enseignants peinent à remplir leur mission dans ce décor de désolation, reflet d’un désintérêt manifeste des autorités compétentes.
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Une transition politique qui n’a rien changé
Alors qu’à l’entrée de la Cinquième République, avec les espoirs de réformes structurelles dans le secteur éducatif, force est de constater que le lycée public d’Owendo demeure dans un état préoccupant de léthargie. Les promesses d’achèvement du chantier, les discours d’intention et les engagements institutionnels se sont, depuis longtemps, mués en silence assourdissant. Le lycée semble condamné à une forme de sursis perpétuel, où chaque rentrée scolaire vient raviver les mêmes désillusions.
Un appel pressant à l’action
Pourtant, tout n’est pas perdu. À l’orée de la prochaine rentrée académique, une réaction positive des autorités pourrait changer la donne. Alain Mangouandi, secrétaire général de la Conasysed, appelle à une mobilisation urgente : finaliser les travaux, sécuriser le périmètre, doter l’établissement d’infrastructures pédagogiques modernes et adéquates. Le lycée public d’Owendo doit être élevé en pôle d’excellence, une référence nationale en matière de formation secondaire.
Les élèves, les enseignants et l’ensemble de la communauté éducative méritent mieux. Ils ont droit à un cadre propice à l’apprentissage, à la sécurité et à l’épanouissement. Il en va non seulement de la crédibilité du système éducatif gabonais, mais aussi de l’avenir de toute une génération.