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    AccueilActualitéEconomieGabon : L’Etat dénonce les accords « déséquilibrés » de pêche avec l’Union européenne

    Gabon : L’Etat dénonce les accords « déséquilibrés » de pêche avec l’Union européenne

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    Selon le communiqué final du conseil des ministres du 4 juin, le président de la République, dans le souci de consolidation de la souveraineté économique, est revenu sur la question de la valorisation des ressources halieutiques pris acte des limites structurelles de l’Accord de Partenariat de Pêche Durable (APPD) signé avec l’Union européenne en 2007, renouvelé à plusieurs reprises, et actuellement en vigueur depuis 2021 pour une durée de six ans.

    En effet, après la décision courageuse de l’interdiction, dans moins de trois ans, de l’exportation du manganèse brut, le chef de l’Etat tient à étendre la volonté de l’Etat à une meilleure exploitation de l’ensemble des ressources naturelles. Le secteur de la pêche, dont les revenus ne seraient pas totalement déclarés au fisc, devrait être l’objet d’une procédure de dénonciation des accords de pêche avec l’Union européenne. L’actuel accord, qui ne serait pas bénéfique à l’Etat, est vu comme totalement « déséquilibré » et devrait être renégocié.

    Selon le communiqué final du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a indiqué que « cet accord, dans sa formulation actuelle, ne saurait être reconduit en l’état. Il a souligné le caractère profondément déséquilibré du partenariat, dont les retombées économiques pour l’État gabonais restent largement insuffisantes, au regard de la richesse extraite de nos eaux territoriales par les flottes européennes », a déclaré Laurence Ndong, porte-parole du gouvernement.

    Le Gabon regorge d’innombrables richesses naturelles

    Cette décision, selon plusieurs observateurs du secteur de l’économie, vient en appui à la volonté de Brice Clotaire Oligui Nguema de mieux cerner les contours des ressources de l’Etat. Car, même s’il est reconnu que le Gabon regorge d’innombrables richesses naturelles, leur gestion échapperait, pour la plupart, encore au contrôle des autorités publiques.  Le président de la République a ainsi relevé que les recettes issues de cet accord ne compensent ni la valeur réelle des captures, ni les coûts assumés par l’État en matière de surveillance et de contrôle, ni les pertes de valeur ajoutée dues à l’absence de transformation locale, détaille le compte rendu du conseil des ministres.

    Le chef de l’Etat a également dénoncé la faiblesse des investissements consentis par les partenaires au titre du développement local, de l’emploi ou du renforcement des capacités nationales, ainsi que les risques accrus de surexploitation des ressources halieutiques, en l’absence de mécanismes partagés de transparence et de suivi scientifique.

    Seulement 1,5% au PIB

    Initialement signé en 2007, l’APPD a été renouvelé en 2021 pour une durée de cinq ans et une valeur globale estimée à environ 17 milliards de francs CFA, selon des sources du ministère des Affaires étrangères. Et des sources proches du ministère de l’Économie, des finances, de la dette et des participations, chargé de la lutte contre la vie chère, indiquent que les pêches ne contribuent qu’à hauteur de seulement 1,5% au PIB. Cependant, le secteur de la pêche joue aujourd’hui un rôle significatif sur les plans économique et social du Gabon. La pêche et l’aquaculture sont est une source importante de protéines animales et contribuent de ce fait à la sécurité alimentaire.

    En conséquence, selon Laurence Ndong, « le Chef de l’État a instruit le gouvernement de mettre en œuvre la procédure de dénonciation unilatérale de l’accord, par voie de notification écrite adressée à la Commission européenne, conformément à l’article 13 dudit accord. Cette dénonciation doit ouvrir la voie à une possible renégociation sur des bases rééquilibrées ou à l’exploration de nouveaux partenariats plus alignés sur les priorités nationales, notamment la mise en place de prérequis essentiels, pour lesquels le gouvernement est appelé à s’impliquer pleinement, comme la réalisation des infrastructures indispensables au développement de cette filière : zones de débarquement modernes, entrepôts frigorifiques, unités de transformation industrielle, chantiers navals », a-t-elle précisé.

    Cette décision devrait être aussi une occasion pour améliorer la fourniture locale en produits halieutiques. C’est pour cette raison que le gouvernement a pris plusieurs mesures pour soutenir la pêche locale, notamment en imposant des obligations de débarquement aux navires de pêche industrielle, en développant des ports de pêche et en mettant en place des systèmes de suivi et de contrôle de la pêche maritime. Il met aussi l’accent sur le développement de la pêche et de l’aquaculture comme secteurs porteurs de croissance et de diversification de l’économie. Toutes ces décisions devraient avoir pour avantage la lutte contre la vie chère ; préconisée par le chef de l’Etat.

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