Libreville, 3 juin — Après des années de silence institutionnel et d’attente interminable, les enseignants stagiaires ont décidé de hausser le ton. Réunis en conférence de presse le vendredi 31 mai, ils ont appelé les autorités de la Cinquième République à sortir de l’ambiguïté et à clarifier enfin leur statut administratif, rapporte l’Agence gabonaise de presse.
Depuis 2019, ces professionnels de l’éducation dénoncent l’absence de reconnaissance officielle de leur statut. Malgré une première mobilisation, cette année, suivie d’une relance du dossier en 2020 par la coalition syndicale SENA/CONASYSED, la situation demeure figée. Une commission bipartite avait pourtant été mise en place pour examiner leurs dossiers. Mais après deux années d’inactivité, les travaux n’ont réellement repris qu’à la suite du changement de régime du 30 août 2023.
C’est donc en novembre 2023 que la commission a enfin achevé l’étude des dossiers. Pourtant, depuis lors, les enseignants disent se heurter à une inertie administrative persistante, malgré des avancées politiques importantes. Le président de la Conférence épiscopale du Gabon a d’ailleurs interpellé le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui venait tout juste d’accorder 1 000 postes budgétaires au secteur de l’enseignement. « Nos dossiers ont été transmis à la Fonction publique, en 2024, pour traitement. Mais à ce jour, aucune avancée concrète n’est observée », a déploré Duphy Minto’o Ella, secrétaire général du collectif des enseignants stagiaires de l’enseignement privé protestant.
Face à cette situation qu’ils jugent injustifiable, les enseignants concernés exhortent le ministère de la Fonction publique à sortir de son mutisme et à passer à l’action. Ils réclament des décisions claires et rapides, en phase avec la volonté du président de la République de restaurer la dignité des travailleurs gabonais.