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    Gabon : Verdict du différend frontalier Gabon-Guinee Équatoriale : les explications des experts au peuple au Palais

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    Libreville – 28 mai 2025. Dans la solennité républicaine du palais présidentiel, les plus hautes autorités gabonaises ont assisté à une séance de restitution historique. Le professeur Guy Rossatanga-Rignault, avocat du Gabon près la Cour internationale de Justice (CIJ), a solennellement présenté le contenu de l’arrêt rendu dans le différend frontalier avec la Guinée Equatoriale. Un litige ancien, portant sur la souveraineté des trois îles, mais dont les ramifications vont bien au-delà de ces simples territoires.

    Dans une intervention dense, didactique et empreinte d’un patriotisme serein, le professeur Rossatanga-Rignault a non seulement clarifié les fondements juridiques de cette affaire sensible, mais a également élargi la perspective en inscrivant ce différend dans la durée historique. Il s’est efforcé d’apaiser les tensions en apportant des explications limpides aux préoccupations légitimes des Gabonais, tout en soulignant que ce contentieux dépasse de loin la seule dimension insulaire.

    Un différend multidimensionnel et ancien

    Dès l’entame de son propos, le juriste a rappelé que l’intitulé officiel du dossier tel que formulé par la CIJ : «Délimitation terrestre et maritime et souveraineté sur des îles», traduit l’ampleur du différend. Selon le professeur Rossatanga-Rignault, Mbanié n’est que la dernière pièce d’un puzzle complexe, dont les origines remontent à la période coloniale. Ce cadre historique, a-t-il insisté, est essentiel pour comprendre les enjeux actuels.

    Gabon : Verdict du différend frontalier Gabon-Guinee Équatoriale : les explications des experts au peuple au Palais

    La restitution des rendus de la CIJ a révélé un arrêt solidement motivé sur le plan juridique, mais jugé déséquilibré politiquement. En ce qui concerne la frontière terrestre, la Cour a écarté la Convention de Bata de 1974, malgré l’abondance de preuves présentées par la partie gabonaise : copies officielles, publications de presse, correspondances diplomatiques, enregistrements vidéo… La Cour s’est appuyée exclusivement sur la Convention franco-espagnole de 1900, qui fixe la ligne frontalière au méridien 9 Est de Paris. « Cette décision, bien qu’obligatoire, ne saurait effacer la vérité historique », a martelé Rossatanga-Rignault, dans une formule devenue virale : « Nous savons que nos frères de Guinée-Equatoriale savent que nous savons qu’ils savent que cette Convention de Bata a bien été signée chez eux, le 12 septembre 1974. »

    Frontière maritime : statu quo et renvoi aux États

    Concernant la délimitation maritime, la Cour ne s’est pas prononcée sur la base d’un titre juridique clair, laissant aux deux pays le soin d’ouvrir une négociation bilatérale à venir. Sur ce point, le dossier reste donc entièrement ouvert et le chemin diplomatique, inévitable.

    Gabon : Verdict du différend frontalier Gabon-Guinee Équatoriale : les explications des experts au peuple au Palais

    Quant à la souveraineté des îles Mbanié, Cocotiers et Conga, la CIJ les attribue à la Guinée-Equatoriale, non pas sur la base d’un traité moderne, mais au motif que l’Espagne aurait exercé des actes de souveraineté durant la période coloniale, faisant ainsi de la Guinée-Equatoriale son héritière étatique. Une interprétation que le Gabon accueille avec circonspection, mais qu’il choisit de ne pas contester officiellement pour l’instant.

    Vers une phase diplomatique cruciale

    En conclusion, le professeur Rossatanga-Rignault a appelé à l’intelligence des nations pour entamer une nouvelle séquence des négociations. « Repenser la frontière terrestre, fixer la limite maritime et organiser le transfert de souveraineté sur les îles », telles sont les prochaines étapes, a-t-il précisé. Ce processus, long et délicat, devra être conduit dans un esprit de compromis, dans le respect mutuel des souverainetés et au service d’une paix durable et fraternelle entre les deux peuples.

    Rossatanga-Rignault a tenu à démentir fermement certaines rumeurs tenaces selon lesquelles le Gabon aurait volontairement porté l’affaire devant la Cour. « C’est la Guinée-Equatoriale qui a saisi la CIJ en mars 2021. Le Gabon, dans sa tradition de règlement pacifique des différends, n’a fait que répondre à cette saisine », a-t-il précisé avec ce mélange de rigueur, de finesse et de dignité qui caractérise ses interventions.

    Un conflit enraciné dans l’histoire postcoloniale

    Pour mémoire, ce contentieux territorial s’enracine dans les années 1970. Une tentative de médiation a été conduite sous l’égide des présidents Marien Ngouabi et Mobutu Sese Seko, aboutissant à la signature de la Convention de Bata en 1974, laquelle reconnaissait la souveraineté gabonaise sur les trois îles. Les tensions ressurgirent au début des années 2000, donnant lieu à plusieurs rounds de négociation infructueux sous l’égide des Nations Unies, jusqu’à l’impasse judiciaire et la saisine de la CIJ.

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