Les routes de Libreville et de ses environs sont devenues, au fil des mois, de véritables pièges mortels. À peine le temps des douleurs d’une tragédie consolées qu’une autre survient déjà.
Entre négligence, incivisme et infrastructures déficientes, les accidents de circulation s’enchaînent à un rythme alarmant. Une situation préoccupante qui exige bien plus que des discours, elle appelle de la part des autorités à des actes concrets, visibles et durables.
Trois accidents en moins d’un mois
Le 9 juin dernier, un grave accident s’est produit dans le quartier Plein Ciel, dans le 3ᵉ arrondissement de Libreville. Si les circonstances exactes restent inconnues, des témoins évoquent une collision particulièrement violente.
Moins de deux semaines plus tôt, le lundi 26 mai 2025, une autre catastrophe a paralysé la circulation à hauteur de l’échangeur d’Awendjé. Là encore, l’imprudence et la vitesse excessive seraient en cause. Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des véhicules gravement endommagés et font état de huit blessés, suscitant la consternation des riverains.
Mais l’accident le plus tragique est sans doute celui survenu le mercredi 15 mai, vers 4 heures du matin. Un véhicule a violemment percuté l’arrière d’un grumier en panne, stationné sans signalisation au PK 9. Le bilan est lourd : un mort sur le coup et trois passagers grièvement blessés, transportés d’urgence à l’hôpital militaire Omar Bongo. Ce drame, pourtant évitable, souligne l’urgence le renforcement des contrôles, mais aussi d’imposer des règles strictes pour la circulation des poids lourds, notamment pendant la nuit.
Un sursaut du ministre des Transports
Dans un communiqué officiel, daté du 22 mai 2025, le ministre d’État en charge des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, a tenu un discours ferme dans lequel il a déclaré: « L’heure n’est plus à la compassion. Elle doit maintenant passer à l’action, à la rigueur et à la responsabilité. »
Le ministre d’Etat a aussi annoncé un durcissement des sanctions, avec des peines d’emprisonnement allant d’un à douze mois et des amendes pouvant atteindre 300 000 FCFA, même pour les délits routiers considérés comme « moins graves ». Mais à quand la mise en œuvre effective de ces mesures ? Et surtout, suffiront-elles à mettre fin au laxisme ambiant, à l’irresponsabilité des conducteurs et à l’anarchie qui règne sur nos routes ?
Un appel citoyen à l’action concrète
Ce que les Gabonais attendent désormais, ce ne sont pas de nouvelles promesses, mais des résultats tangibles. Les contrôles doivent être renforcés, les sanctions appliquées sans faiblesse et la prévention intensifiée, que ce soit dans les médias, les établissements scolaires ou les transports publics. Il est urgent de lancer des campagnes de sensibilisation régulières, de réhabiliter la signalisation routière, d’encadrer plus strictement la circulation des grumiers et de sécuriser les routes, de jour comme de nuit. Car derrière chaque accident, il y a des familles brisées, des vies perdues.