Avec la saison sèche, la température grimpe et les habitudes sociales reprennent : verres en terrasse, bières fraîches à la plage et moments conviviaux entre amis. Pourtant, au Gabon, où la chaleur devient de plus en plus extrême avec le changement climatique, la consommation d’alcool peut aggraver les risques sanitaires liés à la chaleur.
« La toxicité de l’alcool augmente avec la chaleur », a expliqué sur BFMTV, le médecin généraliste François Baumann. Boire de l’alcool pour se rafraîchir peut sembler anodin, mais c’est une fausse bonne idée. Loin de désaltérer, l’alcool déshydrate. Il agit comme un diurétique, poussant l’organisme à éliminer plus d’eau qu’il n’en absorbe. En période de forte chaleur, cela peut entraîner une déshydratation rapide, souvent sans que la personne ne s’en rende compte.
Une menace silencieuse
Les premiers signes sont : la fatigue, le vertige, la bouche sèche et les maux de tête. Mais en cas de surchauffe, ces symptômes peuvent évoluer en coup de chaleur, une urgence médicale. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rappelle que la consommation d’alcool par temps chaud peut « perturber la régulation thermique et accroître le risque de complications graves ».
Un climat à risque
Sous nos latitudes équatoriales, l’humidité accentue encore la sensation de chaleur. L’alcool, en dilatant davantage les vaisseaux sanguins et en brouillant les signaux d’alerte de l’organisme, donne une fausse impression de fraîcheur. Ces effets combinés augmentent significativement les risques pour la santé.
Les bons réflexes
Pour se protéger, les professionnels de santé recommandent d’éviter la consommation d’alcool en plein soleil ou durant les heures les plus chaudes (11h à 16h), de boire de l’eau régulièrement, même sans sensation de soif et de privilégier les fruits riches en eau comme la pastèque ou la papaye. Il est également conseillé de porter des vêtements clairs et amples, et de limiter les efforts physiques aux heures les plus chaudes.
Alors que les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes, limiter sa consommation d’alcool n’est pas une option, mais un geste de prévention vital. Il en va non seulement de la santé individuelle, mais aussi d’une prise de conscience collective face à un enjeu croissant de santé publique.