La rentrée solennelle des cours et tribunaux pour l’année judiciaire 2025-2026 s’est tenue le 6 octobre au Palais de justice de Libreville, sous l’autorité de la Première présidente (PP) du Conseil d’État, Andréa Apoungo Amvane.
Conformément à la loi organique, elle a organisé et présidé cette cérémonie, à laquelle prenait notamment part le président de la République et président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Brice Clotaire Oligui Nguéma. L’événement était placé sous le thème critique : « Le magistrat et l’État de droit ».
Bilan d’activité en recul, exigence d’impartialité et de déontologie
Dans son allocution, la Première présidente a présenté un bilan d’activité marqué par un recul de la productivité. Entre juillet 2024 et juillet 2025, les juridictions gabonaises ont enregistré 27 605 nouvelles procédures, contre 36 749 l’année précédente, et ont jugé 26 118 dossiers, en baisse par rapport aux 33 745 traités en 2023-2024.

Cette baisse est expliquée par les grèves des personnels et leur mobilisation lors des scrutins. Néanmoins, la magistrate a salué des progrès, dont l’ouverture du tribunal de première instance de Ntoum, la régularité des sessions criminelles et le fonctionnement du Conseil de discipline des magistrats.
Andréa Apoungo a par ailleurs insisté sur le fait que l’État de droit exige que « l’État lui-même et son administration soient soumis au droit ». Pour y parvenir, le magistrat doit se placer au-dessus des pressions politiques, des influences et des intérêts particuliers, insistant sur l’importance du respect du serment, de la déontologie et de l’impartialité.

Les fermes recommandations du chef de l’État
Le président Oligui Nguéma a, au terme de la cérémonie, formulé des recommandations claires visant à réformer la justice et à restaurer la confiance citoyenne, dans une publication qui n’est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux. Il a salué le rôle central des magistrats dans la consolidation de la paix et de la stabilité nationale, soulignant que « sans une justice forte, indépendante et respectée, il ne peut y avoir ni paix durable, ni stabilité véritable ». Selon lui, le thème de cette rentrée illustre la volonté d’ancrer la justice gabonaise dans les valeurs d’intégrité, de transparence et de loyauté qui fondent la refondation républicaine en cours.
Le chef de l’État a ainsi exhorté les magistrats à renforcer l’intégrité et la transparence dans leurs décisions, à combattre toute forme d’opacité et d’impunité, à garantir quotidiennement les libertés fondamentales et à privilégier une justice proche des justiciables et soucieuse des plus vulnérables. Insistant sur la nécessité d’une rupture avec les anciennes pratiques, le Président a affirmé avec fermeté : « Je ne transigerai ni avec l’opacité, ni avec l’impunité. La justice doit redevenir un rempart et non un outil de compromission ».
Cette rentrée judiciaire 2025-2026 s’ouvre sur un défi majeur : l’enjeu principal, selon les autorités, est de consolider la démocratie en bâtissant une justice impartiale, rapide et respectueuse des droits humains.




