Depuis quelque temps, un vent de tension souffle au sein du Centre national des œuvres universitaires (CNOU), où les relations entre les agents et la direction générale se seraient considérablement détériorées. Pour comprendre les raisons de ce malaise persistant, Joseph Patrick Souchlaty Poaty, président du Syndicat national des personnels de l’administration universitaire et des grandes écoles du Gabon (SYNAPAUGEG) a accepté de répondre à nos questions.
Gabonclic.info : Monsieur le président, que se passe-t-il actuellement au sein du CNOU ?
Joseph Patrick Souchlaty Poaty : merci pour cette opportunité qui me permet de m’exprimer. En ma qualité de président du SYNAPAUGEG, je tiens à tirer la sonnette d’alarme sur une situation de plus en plus préoccupante. Ce qui se passe actuellement au CNOU, c’est une gestion défaillante de l’institution par la direction générale. Nous observons un net recul dans l’accomplissement des missions fondamentales du CNOU, à savoir : nourrir, soigner, loger les étudiants, favoriser la pratique du sport et développer des activités ludiques en milieu universitaire. Ces responsabilités sont aujourd’hui compromises par une gouvernance approximative et une gestion opaque des ressources financières. Nous dénonçons également la mauvaise répartition des tâches, une absence criante de dialogue social et une considération insuffisante du personnel. Ce qui ne fait qu’alourdir le climat professionnel.
Que reprochez-vous exactement à la tutelle ?
Nous pointons du doigt l’inaction et le manque d’implication de la tutelle dans l’accompagnement du CNOU. Face aux dysfonctionnements internes, nous aurions souhaité une tutelle proactive, capable de jouer son rôle d’arbitre et de facilitateur pour garantir un meilleur encadrement, aussi bien des étudiants que des agents. Or, force est de constater que la tutelle semble absente, voire indifférente à la détresse des personnels et aux besoins urgents des étudiants. Ce désengagement affaiblit considérablement le rayonnement du CNOU et compromet sa mission sociale.
Quelles solutions proposez-vous pour sortir de cette crise ?
Il faut avoir le courage de le dire : on ne peut exceller dans un métier que l’on ne maîtrise pas. Pour restaurer un climat serein et productif au sein du CNOU, il est urgent que cette institution soit confiée à des professionnels de l’administration scolaire et universitaire, formés et expérimentés dans la gestion des œuvres universitaires. D’ailleurs, le CNOU dispose déjà en son sein de ressources humaines qualifiées, prêtes à assumer ces responsabilités avec compétence et intégrité. Il est donc impératif de faire confiance aux experts du secteur, afin de remettre cette structure sur les rails, dans l’intérêt des étudiants et de l’ensemble de la communauté universitaire.