Dans une lettre ouverte datée du 25 décembre 2024, Joscelain Lebama, secrétaire général du Syndicat des travailleurs des industries minières et métallurgiques (STRIMM), a annoncé l’arrivée imminente du ministre du Travail, Adrien Nguema Mba, dans la ville de Moanda. Cette visite concerne principalement la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), en proie à une crise sociale depuis plusieurs années.
Le ministre du Travail est attendu le 27 décembre, avec pour mission d’apaiser les tensions persistantes, malgré les efforts répétés de médiation. Les démarches entreprises jusqu’alors n’ont pas suffi à rétablir la sérénité au sein de l’entreprise. Le contexte reste tendu et les critiques visant la direction générale, incarnée par Léod Paul Batolo, continuent d’alimenter le mécontentement des salariés.
Un climat délétère persistant
Selon Joscelain Lebama, le départ de Léod Paul Batolo reste une revendication centrale des travailleurs. Dans sa lettre ouverte, il accuse l’actuelle direction d’être à l’origine de la dégradation des relations sociales. « Ce n’est plus un secret pour personne : la direction actuelle a mené notre entreprise dans un climat social délétère et les travailleurs en payent le prix chaque jour », a-t-il dénoncé.
Depuis quatre ans, le syndicat STRIMM déplore les décisions managériales jugées inadaptées, qui auraient entraîné un mal-être généralisé parmi les employés.
Pour le STRIMM, la venue du ministre des Mines représente une opportunité cruciale. Joscelain Lebama a exprimé son espoir de voir cette rencontre marquer un tournant décisif : « Cette réunion doit marquer le début d’une nouvelle ère pour Comilog, une ère de justice sociale, de respect des droits des travailleurs et d’un management enfin responsable. » Le syndicaliste appelle ses collègues à rester mobilisés et unis pour faire entendre leurs voix et contribuer à poser les bases d’une refondation sociale et managériale.
Le ministre du Travail aura la lourde tâche de tenter de concilier des positions, aujourd’hui diamétralement opposées. Si la direction de Comilog semble bénéficier du soutien de certains, notamment via des éloges publiés dans les médias, les travailleurs, eux, considèrent que seul un changement de leadership permettra le rétablissement d’un climat social serein. La réunion du 27 décembre est donc perçue comme une étape cruciale pour l’avenir de Comilog. Les décisions qui en découleront pourraient non seulement apaiser les tensions internes, mais également influencer la stabilité du secteur minier au Gabon.
Les regards sont désormais tournés vers Moanda, où cette médiation pourrait définir un nouveau cap pour l’entreprise et ses milliers d’employés.