Le décès tragique d’un militaire gabonais, dans des circonstances perçues comme troublantes, suscite un vif émoi au sein de la population. Face à cette dérive sécuritaire, Geoffrey Foumboula Libeka, vice-président de l’Assemblée nationale de la Transition et membre actif de la société civile, a exprimé son indignation depuis son compte Facebook le 25 décembre dernier en dénonçant un excès de zèle de la part de certains agents des forces de sécurité et de défense.
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Pour le parlementaire, ce décès tragique n’est pas un cas isolé mais met en évidence le symptôme de dysfonctionnements profonds. Il pointe du doigt une culture de l’impunité et des abus, citant des cas de tortures, de traitements dégradants et d’humiliations infligés aussi bien aux civils qu’à des agents au sein des corps de défense. « Nous sommes un petit pays de moins de 2 millions d’habitants. À quoi bon ces excès de zèle ? Ce que vous faites à une personne aujourd’hui peut se retourner contre vous ou vos proches demain », a-t-il averti, en appelant les agents des forces de sécurité à respecter la loi et l’uniforme qu’ils portent.
La qualité des recrutements et de la moralité en question
L’une des causes principales de ces bavures, selon Geoffrey Foumboula, résiderait dans le processus de recrutement au sein des forces de sécurité. Il déplore le fait que les concours soient souvent entachés de fraudes, privilégiant des relations politiques ou familiales au détriment du mérite. « Quelles forces de sécurité voulons-nous bâtir si nous continuons à recruter sur la base de la corruption et des affinités ? » S’est-il interrogé. Il propose un recrutement plus transparent, inspiré du concours d’entrée au Prytanée militaire, où les résultats sont incontestables grâce à des corrections publiques et objectives.
Le membre du Copil Citoyen a salué la réaction du Président de la Transition, qui s’est déplacé en personne pour aller présenter ses condoléances à la famille de la victime. « C’est une première dans notre pays », a-t-il déclaré, espérant que cet acte marque un tournant dans la manière dont les autorités abordent les bavures et les abus au sein des forces de sécurité. Il appelle à une réforme en profondeur, notamment en renforçant les moyens de la Commission nationale des droits de l’homme, afin de garantir le respect des droits fondamentaux dans les lieux de privation de liberté.
Geoffroy Foumboula Libeka exhorte donc les agents des forces de sécurité à faire preuve d’exemplarité et à éviter les dérives qui ternissent l’image de leurs institutions. Il rappelle aussi que ces comportements nuisent non seulement aux victimes directes, mais aussi à l’ensemble du corps social, en compromettant la confiance établie entre les citoyens et les forces de l’ordre.
Vont-ils le comprendre ? Question…