Libreville, 17 décembre 2024 – L’association SOS Prisonniers Gabon a adressé une lettre au ministre de la Justice, Garde des sceaux, pour dénoncer des atteintes graves aux droits de l’homme perpétrées lors des interpellations nocturnes sous pendant le couvre-feu.
Depuis l’instauration de ce couvre-feu, en août 2023, dans le cadre du régime d’exception, des abus sont régulièrement signalés. La récente opération « coup de poing », menée par la gendarmerie dans la nuit du 13 au 14 décembre à Libreville, a marqué un point culminant de ces pratiques. SOS Prisonniers Gabon rapporte que plusieurs contrevenants ont été soumis à des traitements indignes : têtes rasées de force avec des instruments non stérilisés, exposition publique des interpellés via des vidéos diffusées sur les médias et réseaux sociaux. Et des supposées tortures psychologiques et physiques, en violation flagrante des principes fondamentaux des droits humains.
Ces pratiques, jugées incompatibles avec la dignité humaine, contreviennent à plusieurs textes nationaux et internationaux auxquels le Gabon est partie prenante. SOS Prisonniers rappelle que la Charte de la Transition et la Constitution récemment adoptée garantissent le respect des droits humains en toutes circonstances. L’article 12 de la Constitution stipule notamment que : « Nul ne peut être humilié, maltraité ou torturé », même en situation d’arrestation ou de détention. De plus, le Gabon, signataire de la Convention contre la torture, s’est engagé à bannir toutes formes de traitements cruels ou inhumains.
Au regard de ce qui précède, l’ONG invite les autorités à procéder à un rappel strict des obligations légales aux forces de l’ordre. Aussi, elle souhaite qu’il y ait des sanctions sévères contre les auteurs de ces abus. Pour l’ONG dirigée par l’honorable Lionel Engoga, la mise en œuvre des pratiques respectueuses des droits humains, même en période d’état d’exception, doit guider l’esprits des uns et des autres. Car les abus répétés, loin de renforcer la sécurité, risquent d’exacerber la défiance envers les autorités et de ternir l’image du pays.