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    Gabon : Quelle place pour une presse plus libre ?

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    Réunis à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 5 mai 2025, les responsables des médias gabonais ont engagé une réflexion sur « le cadre juridique de la presse gabonaise dans le contexte de la Ve République ». Un sujet d’actualité, au moment où le pays amorce une nouvelle phase politique et institutionnelle.

    Désiré Ename, journaliste, président de l’Union de la presse francophone (UPF)-Gabon et de l’association Médias et Démocratie, l’un des conférenciers, a souligné l’urgence d’une réflexion profonde sur le rôle de la presse dans ce nouvel ordre républicain. « On est en train de mener une réflexion sur l’entrée de la presse dans la Ve République. Quelle place allons-nous occuper ? Que va être la presse dans cette 5e République ? Quelle est notre responsabilité ? Quelle est la responsabilité de l’État ? », a-t-il interrogé.

    Le constat partagé par les professionnels est sans appel : le secteur souffre d’un manque de réformes et d’un vide juridique persistant. Une situation qui fragilise les journalistes et rend leur travail plus vulnérable.

    Gabon : Quelle place pour une presse plus libre ?

    Bien que certains avancent que le délit de presse a été dépénalisé, Désiré Ename nuance cette affirmation : « Il n’y a pas de clarté dans le Code pénal s’agissant de la dépénalisation du délit de presse ». Une incertitude juridique qui, selon lui, constitue une entrave à la liberté d’expression et une restriction injustifiée de la liberté de la presse.

    Malgré tout, des avancées ont été constatées depuis le coup de libération du 30 août 2023. L’ouverture de l’espace médiatique, la tolérance accrue vis-à-vis des critiques et une meilleure respiration démocratique signalent un progrès notable en matière de liberté de la presse.

    Cependant, de nombreux défis demeurent. Pour Désiré Ename, il est impératif d’harmoniser le Code de la communication avec le Code pénal, afin de bâtir un cadre juridique plus cohérent et protecteur pour les professionnels des médias. Il propose également la création d’un organe indépendant chargé de réguler le fonctionnement des entreprises de presse.

    Un nouveau Code de la communication en cours d’élaboration

    Sur ce point, Narcisse Eyi, représentant de la Haute autorité de la communication (HAC), a rassuré les professionnels du secteur. Sans entrer dans les détails, il a indiqué qu’un nouveau Code de la communication, plus adapté aux réalités du Gabon et plus viable, est en cours de rédaction. Une réforme attendue de longue date, qui pourrait contribuer à clarifier et sécuriser l’exercice du journalisme.

    L’environnement dans lequel les journalistes évoluent doit être juridiquement encadré, mais aussi fondé sur des valeurs de pédagogie, d’ouverture et de progrès. Il est vrai que le Gabon est en train de faire « des bons exceptionnels » dans les classements internationaux mesurant la liberté de la presse. Toutefois, ces progrès exigent une adaptation de la presse nationale à cette nouvelle dynamique. Une adaptation plus qu’indispensable à l’ère du numérique.

    Face à l’essor de l’intelligence artificielle, à la prolifération des fausses informations, aux plateformes de désinformation ou encore aux contenus manipulés, le secteur doit se réinventer pour continuer d’exister dans un environnement plus sûr et plus fiable.

    Ainsi, s’ouvre un vaste chantier pour la presse gabonaise, entre l’espoir d’un renouveau démocratique et les exigences d’une mutation numérique inévitable, mais porteuse de nouvelles opportunités.

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