Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, dans une émission, Le Balcon, de l’activiste et journaliste Jonas Moulenda, exilé en France, Hervé Patrick Opiangah, recherché pour plusieurs chefs d’accusation, a refait surface après plusieurs jours d’absence.
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Le dossier judiciaire d’Hervé Patrick Opiangah, véritable feuilleton digne d’un thriller hollywoodien, a pris un tournant inattendu. En effet, après la déclaration du Procureur de la République, le vendredi 13 décembre 2024, concernant des charges lourdes qui pèseraient sur lui, Opiangah a brisé le silence, livrant sa version des faits tout en affirmant qu’il « n’a pas fui », invoquant des raisons de sécurité : « Je n’ai pas fui. […] Le temps est le meilleur allié. Mais aujourd’hui, me voici », a-t-il déclaré.
Une perquisition problématique
Sur la fouille de son domicile, l’ancien député de Mounana a dénoncé les méthodes, qu’il a jugées « d’illégales » des autorités : « Ils n’ont jamais ouvert mes coffres en présence de mes enfants, de mon personnel ou de mes avocats. […] Ils ont emporté tous les coffres à la direction de la police judiciaire et les ont ouverts sans la présence de mes avocats, loin de tout regard. » Concernant les sommes saisies, il affirme pouvoir les justifier : « 175 millions de francs CFA. Oui, je pourrais les justifier à tout moment. Je travaille depuis près de 40 ans. […] Les bijoux, je les ai achetés ou reçus en cadeau» a-t-il affirmé.
Une machination dénoncée
Sur les accusations liées à des supposés dossiers compromettants, l’homme d’affaires a évoqué une conspiration montée depuis plusieurs mois : « Le 20 novembre 2024, j’ai déposé une plainte au parquet pour dénoncer un complot visant à fabriquer des mensonges sur ma prétendue implication dans une déstabilisation. […] Ces informations proviennent d’agents de la Garde républicaine et figurent dans des transcriptions officielles. » Quant aux accusations de viol et d’inceste, initialement portées par une plaignante qui s’est rétractée par la suite, HPO les a également qualifiées de manœuvres : « Au départ, la mère de mes enfants, Bilogué Lucie, n’avait jamais porté plainte. Et soudainement, elle devient plaignante quelques jours après. »
Originaire de Mounana (Haut-Ogooué), Opiangah a rappelé qu’une enquête antérieure, à Lambaréné, avait conclu à l’absence de faits avérés : « Tout avait été corroboré pour dire que cela n’avait jamais existé. Comment, en deux mois, quelqu’un peut-il se contredire ? » Il a dénoncé ce qu’il considère comme une manipulation visant à nuire à son image, insistant sur l’incohérence des témoignages des plaignants et affirmant que ces accusations seraient avant tout motivées par des enjeux politiques.
Un appel à l’apaisement
Hervé Patrick Opiangah a appelé à la retenue tout en évoquant des tensions avec le chef de l’État de la transition, le général Oligui Nguema : « Le problème, c’est le général Oligui Nguema et moi. Nous nous connaissons. » Et de rappeler son soutien au général lors du coup d’État du 30 août 2023 : « Pendant que tout le système Ali Bongo Ondimba vous rejetait, j’étais le seul à venir vers vous, à m’engager à vos côtés. Ma présence après le coup d’État n’a jamais été improvisée. Vous le savez, je vous ai soutenu avant, pendant et après. »
Opiangah a également exhorté les personnalités politiques à œuvrer pour l’apaisement : « J’appelle à la sagesse de mes frères et sœurs, notamment Ndong Sima, qui m’a encadré au karaté, Paulette Missambo, François Ndong Obiang, Barro Chambrier, le professeur Ondo Ossa, ainsi que mes jeunes frères Thérence Gnembou et Jocktane. » Il a également invité les membres du CTRI à poursuivre leurs efforts pour garantir la paix et la stabilité du pays.
Une posture intrigante
Malgré cette intervention médiatique, la localisation exacte d’Opiangah reste un mystère. Néanmoins, cette réapparition montre un homme dans une posture bien différente de celle qu’il affichait auparavant.