La campagne électorale pour l’élection présidentielle du 12 avril prochain a été officiellement lancée ce samedi 29 mars 2025. Concourant dans cette compétition pour la magistrature suprême en candidat indépendant, l’ancien porte-parole du Parti démocratique gabonais (PDG), a donné le ton en inaugurant sa campagne dans une salle de réception de Libreville, où il s’est adressé avec éloquence et gravité à la jeunesse gabonaise. Son message, empreint de lucidité et d’engagement, visait à interpeller cette frange essentielle de la population sur l’impératif d’un choix réfléchi et décisif pour l’avenir du pays.
Malgré une coupure d’électricité survenue au cours de son meeting, Stéphane Iloko Boussengui qui se revendique comme « le candidat du peuple » a fustigé la marginalisation persistante de la jeunesse gabonaise, trop souvent reléguée au rang de simple outil électoral avant d’être oubliée après les scrutins. Il a exhorté les jeunes à ne pas se laisser aveugler par les illusions de richesse rapide : « Jeunes, ne suivez pas aveuglément les autres. Vous ignorez par quels moyens ils acquièrent leurs grandes voitures et leur fortune », a-t-il mis en garde. Invitant ainsi à une prise de conscience collective et à un engagement politique fondé sur la réflexion et la responsabilité.
Si son programme détaillé reste à dévoiler pleinement, Stéphane Iloko Boussengui a néanmoins esquissé les grandes lignes de celui-ci, qui s’articule autour de réformes majeures pour redonner au Gabon son autonomie économique et à restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions.
Une économie à réinventer pour rompre avec la dépendance
Dressant un constat sans concession sur l’état de l’économie nationale, le candidat a dénoncé l’incohérence d’un pays riche en ressources naturelles, mais paradoxalement dépendant des prêts internationaux. Il plaide aussi pour une réorientation stratégique des politiques économiques afin de sortir le pays de cette spirale d’endettement et d’améliorer durablement les conditions de vie des Gabonais. Cette ambition passe, selon lui, par une valorisation accrue des ressources locales, un investissement massif dans l’industrialisation et une meilleure redistribution des richesses.

Santé et éducation : deux piliers négligés à restaurer
Médecin de profession, Stéphane Iloko Boussengui se positionne en fervent défenseur d’une refonte du système de santé. Il a dénoncé le manque criard d’investissement dans ce secteur vital, où les infrastructures sont vétustes et les équipements inadaptés aux besoins croissants de la population. Il s’engage ainsi à moderniser les établissements hospitaliers et à garantir un accès aux soins pour tous.
Concernant l’éducation, il a souligné la précarité des conditions d’apprentissage, marquées par des classes aux effectifs pléthoriques et un déficit d’enseignant et de matériel pédagogique. Il ambitionne de réhabiliter ce secteur en revalorisant le métier d’enseignant et en instaurant des réformes structurelles pour améliorer la qualité de l’enseignement.
Chômage et tribalisme : deux maux à éradiquer
Le chômage, véritable fléau qui frappe de plein fouet la jeunesse gabonaise, figure également au cœur des préoccupations du candidat. Parmi ses propositions phares, il envisage la mise en place d’une allocation destinée aux demandeurs d’emploi afin d’atténuer la précarité qui touche de nombreux diplômés sans perspectives d’insertion professionnelle.
Soucieux de préserver l’unité nationale, il rejette toute forme de discrimination tribale et prône un retour aux valeurs culturelles ancestrales. Dans cette optique, il propose de remplacer le service militaire obligatoire par des initiations culturelles visant à renforcer l’identité nationale et la cohésion sociale.
Un projet de développement urbain visionnaire
Plutôt que de poursuivre le controversé projet « Libreville 2 », Stéphane Iloko Boussengui envisage un plan ambitieux de modernisation des infrastructures de transport. Il projette notamment la construction d’une ligne de train automatisé reliant Akanda à Owendo, ainsi qu’un réseau ferroviaire destiné à désenclaver les quartiers périphériques et à fluidifier le trafic urbain
Sur le plan institutionnel, loin d’opter pour la suppression du Sénat, il plaide pour une réduction du nombre de sénateurs, afin d’optimiser la gouvernance sans altérer la représentativité des différentes composantes de la nation.