Libreville, 5 juillet 2025 – Alors que les projecteurs médiatiques sont braqués sur les conditions de détention de Sylvia Bongo Ondimba, la voix de la députée de la Transition s’élève pour rappeler les épisodes douloureux vécus par l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo et ses proches. Ils avaient été autrefois victimes d’un système répressif mis en place, selon la députée, sous la houlette de l’ancienne Première dame et de son époux.
« Peut-on sincèrement comparer la situation actuelle de Mme Bongo à celle de Laccruche Alihanga ? » s’est interrogée la militante de la société civile, en allusion des sévices infligés par Sylvia Bongo à l’ex-directeur de cabinet de son époux. « Cet homme a été broyé par une machine politique impitoyable, orchestrée dans l’ombre du Palais, et poussé aux confins de la mort par des sévices inhumains. » A-t-elle déclaré.
Justine Judith Lekogo dénonce ce qu’elle qualifie d’indignation sélective autour du traitement réservé aujourd’hui à Sylvia Bongo, et déplore une forme d’amnésie collective face aux exactions passées. « L’indulgence dont bénéficie actuellement cette femme contraste douloureusement avec le silence qui avait entouré les souffrances infligées à d’autres. »
Autre point d’interrogation soulevé : le revirement diplomatique opéré par la famille Bongo. « N’avait-elle pas toujours clamé, avec une certaine suffisance, que la France n’avait pas à s’ingérer dans les affaires souveraines du Gabon ? Et pourtant, c’est vers ce même pays qu’elle et son fils se tournent désormais, implorant son arbitrage au nom de leurs droits. Quelle ironie ! », a fustigé l’honorable députée.
Pour Lekogo, cette posture contradictoire met en lumière l’opportunisme politique et les privilèges d’un ancien pouvoir désormais déchu. Elle insiste : « Le peuple gabonais aspire à une justice équitable, dénuée de considérations claniques ou de calculs. L’heure est venue d’établir une responsabilité sans exception, qu’importe le patronyme ou l’influence de ceux qui doivent répondre de leurs actes. »
Dans un contexte de refondation institutionnelle et morale, cet appel résonne comme un rappel à l’ordre républicain : nul n’est au-dessus de la loi. Surtout lorsque l’on a dirigé ou cautionné, de près ou de loin, les dérives d’un régime.