Le fossé entre le genre féminin et les sciences n’est pas un phénomène nouveau. En dépit des avancées sociales et des politiques publiques de plus en plus favorables à l’égalité des genres, les filles continuent de se détourner des filières scientifiques. Face à ce constat, Forum for African Women Educationalists (FAWE) a lancé, le 18 janvier dernier, un programme ambitieux destiné à encourager et soutenir celles-ci dans les disciplines scientifiques.
Cette initiative a pour objectif de renforcer les compétences en mathématiques, sciences physiques et chimie, ainsi qu’en sciences de la vie et de la Terre, en accompagnant 120 élèves de trois établissements publics de Libreville. Le but est de combler la faible représentation des filles dans ces filières, en leur offrant des outils pour surmonter les obstacles qui entravent leur accès aux domaines scientifiques.
Le programme de FAWE s’inscrit dans une approche globale de la gestion de l’éducation, qui ne se limite pas aux considérations économiques ou politiques, mais intègre également les dimensions sociales, culturelles et communautaires. Il s’agit de changer les mentalités et de déconstruire les stéréotypes sexistes qui influencent les choix de carrière des filles dès le plus jeune âge. « Ce projet couvre trois établissements publics, qui sont : le Lycée Ba Omar, CES Bas de Gué-Gué et le Lycée Diba Diba. Spoixantes élèves de niveau 4e et autant de niveau 2nde », a déclaré Bernadette Mbeng Ekorezok, secrétaire général de FAWE Gabon.
Le rapport difficile entre la gent féminine et les sciences ne date pas d’aujourd’hui. En effet, dès 2010, une étude menée par FAWE avait permis de déterminer les facteurs expliquant cette réticence. Parmi ceux-ci : les stéréotypes de genre persistants, l’influence des garçons sur l’estime de soi des filles, le manque de confiance en soi des jeunes filles en classe, ainsi que la pression perçue face à des disciplines scientifiques jugées exigeantes.

L’une des conséquences les plus préoccupantes de cette situation est la diminution progressive du nombre de filles choisissant des séries scientifiques au baccalauréat, en particulier dans les sections C, D et F. Une tendance alarmante qui met en lumière les inégalités persistantes dans l’orientation scolaire des jeunes filles, même dans des pays où les politiques d’égalité sont théoriquement bien établies.
Si la situation actuelle demeure préoccupante, des initiatives comme celle de FAWE, soutenue par le ministère de l’Éducation nationale, pourraient offrir des perspectives d’évolution. L’espoir est qu’à moyen terme, les filles ne soient plus les grandes absentes des disciplines scientifiques.