Libreville, 17 juin 2025 – En posant le jalon historique pour l’avenir institutionnel du pays, le président de la République a procédé, ce mardi 17 juin, au lancement officiel de la Commission nationale de la décentralisation. Une initiative ambitieuse qui matérialise un engagement au fort contenu dans le pilier 6 de sa feuille de route présidentielle et qui ouvre la voie à une refondation de l’action publique locale.
Ce moment décisif s’inscrit dans une volonté affirmée de rapprocher l’administration des citoyens, de rendre les territoires plus autonomes et de poser les fondements d’un Etat moderne, inclusif et résolument tourné vers ses réalités locales.
Des collectivités autonomes et dynamiques
Dans cette nouvelle configuration, les collectivités territoriales bénéficieront sans doute de compétences élargies, de personnels qualifiés, ainsi que d’outils de gestion performants. Outre les dotations budgétaires traditionnelles, un accent particulier sera mis sur les financements innovants, notamment à travers la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), devenant ainsi un levier supplémentaire pour la transformation locale.
Ce mécanisme vise à stimuler l’innovation, renforcer la résilience des territoires face aux défis climatiques, économiques et sociaux. Tout en favorisant un développement endogène, adapté aux spécificités de chaque province pour réduire de facto l’exode rural.
Un pari gagnant ailleurs, un modèle d’inspiration pour le Gabon
À l’international, plusieurs pays ont brillamment démontré que la décentralisation bien pensée peut être un vecteur puissant de développement. Le Rwanda, sous l’impulsion du président Paul Kagame, a fait de la gouvernance de proximité un pilier de sa reconstruction nationale et de son envol économique. Le Maroc, à travers sa politique de régionalisation avancée, a promu une gestion participative du territoire, donnant une nouvelle dynamique à ses régions. La France, pays longtemps centralisé, a depuis les années 1980, amorcé un tournant décentralisateur dont les retombées sont visibles dans l’économie locale, l’emploi et les politiques publiques de terrain.
Une réforme structurelle, un pari sur l’avenir
Au-delà d’une réforme institutionnelle, la décentralisation s’impose comme un choix stratégique et structurant, avec l’ambition de lutter contre l’exode rural, moderniser les services publics, restaurer la confiance en l’Etat et consolider l’unité nationale.
Mais pour que la décentralisation tienne toutes ses promesses, cette innovation devra s’accompagner d’une volonté politique soutenue, d’un cadre juridique clair, de moyens conséquents, et surtout, d’une implication réelle de la société civile à toutes les étapes du processus.