Libreville, 29 mai 2025 – Dans une lettre ouverte cinglante adressée à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), le militant de la société civile Jocelyn Louis Ngoma a vigoureusement remis en cause les explications avancées par Moov Africa Gabon Telecom, à la suite de la panne généralisée de son réseau, consécutive à une coupure d’électricité survenue dans la nuit du 28 mai à Libreville.
Un violent orage, accompagné de précipitations diluviennes, s’est abattu dans la nuit de mardi à mercredi sur la capitale et ses environs, provoquant une interruption massive de l’alimentation électrique. Le lendemain, les abonnés de Moov Africa Gabon Telecom ont été confrontés à une interruption quasi-totale des services, suscitant colère et incompréhension.
Face à la grogne des usagers, la direction générale de l’opérateur de téléphonie mobile a publié un communiqué se voulant rassurant. « Moov Africa Gabon Telecom informe son aimable clientèle que, suite à un incident technique majeur survenu sur le réseau électrique national, une perturbation de ses services a été observée. Les équipes techniques se sont mobilisées dès 4h du matin pour rétablir la situation, désormais complètement normalisée», pouvait-on lire dans le document tout en s’excusant.
Un argumentaire jugé insuffisant
Mais ces justifications n’ont pas convaincu Jocelyn Louis Ngoma. Dans sa lettre, au ton ferme, le défenseur des droits citoyens dénonce un manquement grave aux obligations réglementaires. Selon lui, l’incident révèle surtout l’absence ou la défaillance des générateurs de secours censés maintenir la continuité des services en cas de panne électrique. « Ce dysfonctionnement prouve clairement que les groupes électrogènes, supposés garantir la résilience du réseau, ne fonctionnent pas ou ne sont tout simplement pas installés, en violation manifeste des clauses de la licence d’exploitation », a-t-il fustigé.
Des accusations au-delà du simple incident technique
Au-delà du volet technique, Jocelyn Louis Ngoma élargit ses griefs à la gestion sociale de l’entreprise. Il accuse Moov Africa Gabon Telecom d’user de pratiques contraires au Code du Travail, en exploitant abusivement de jeunes travailleurs précaires, sans garanties contractuelles ni perspectives d’évolution.
Face à ce qu’il qualifie de négligence structurelle, l’acteur de la société civile appelle l’ARCEP à ouvrir sans délai une enquête approfondie. Il réclame notamment un audit complet sur les moyens de secours déployés par l’opérateur, une évaluation du respect des obligations contractuelles et réglementaires, l’application de sanctions exemplaires en cas de manquements avérés et la régularisation immédiate des situations de travail illégal au sein de l’entreprise.