A l’instar de la communauté internationale, le Mali, a commémoré, le 2 décembre 2024, la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage. Malgré les progrès réalisés, cette pratique ancestrale persiste dans certaines régions du pays, notamment dans le sud-ouest.
Dans son message, le président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Aguibou Bouaré, a souligné la persistance de l’esclavage par ascendance, de la traite des êtres humains et d’autres formes d’exploitation, en particulier dans les régions de Kayes, Kita, Nara et Nioro du Sahel. Ces pratiques, souvent liées à des discriminations historiques, bafouent les droits fondamentaux et entravent le développement du pays.
Si la Constitution malienne de 2023 interdit formellement l’esclavage et que les codes pénaux et de procédure pénale ont été révisés pour mieux prendre en compte ces crimes, de nombreux défis persistent.
Toutefois, la CNDH a salué les efforts du gouvernement, notamment le lancement d’un nouveau plan d’action national de lutte contre la traite des personnes.
Cependant, l’institution appelle à une intensification des actions, notamment par une loi spécifique sur l’esclavage par ascendance, des mesures urgentes pour le retour des personnes déplacées, une assistance humanitaire pour les victimes et le soutien à la scolarisation des enfants victimes.
L’éradication de l’esclavage est un enjeu majeur pour le Mali. Au-delà de l’aspect moral, il s’agit de construire une société plus juste et équitable, de favoriser le développement économique et de renforcer la cohésion sociale.
Enfin, la lutte contre l’esclavage est un combat de longue haleine, qui nécessite l’engagement de tous : autorités, société civile, communautés. En cette journée internationale, il est plus que jamais important de rappeler que la liberté est un droit inaliénable et que chaque individu mérite d’être traité avec dignité.
Hamadoun Alphagalo (de notre correspondant permanent au Mali)