Ce lundi 6 janvier 2025, les enseignants de l’École normale supérieure (ENS), membres du Syndicat national des enseignants-chercheurs (SNEC), section ENS, ont décidé à l’unanimité de déposer un préavis de grève dans les prochains jours. Cette décision fait suite à la suspension du directeur général de l’établissement supérieur, qu’ils considèrent comme « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ».
Depuis plusieurs mois, le climat était déjà tendu entre les enseignants de l’ENS et les responsables du ministère de l’Éducation nationale en raison de la cogestion de cet établissement. La situation s’est visiblement aggravée, à en croire les partenaires sociaux, qui, lors d’une assemblée générale, ont pris des décisions majeures pour dénoncer cette situation. Selon eux, l’obstination du ministre de l’Éducation nationale, qui semble privilégier des décisions unilatérales, est incompréhensible.

Lors de cette assemblée, les enseignants ont rejeté fermement la suspension du directeur général. Pour exprimer leur mécontentement, ils ont décidé d’observer trois jours morts en attendant de déposer un préavis de grève auprès du ministère de l’Enseignement supérieur. Les enseignants conditionnent désormais la reprise des cours à deux exigences principales que sont le départ du ministre de l’Éducation nationale de la cogestion de l’ENS et la levée immédiate de la suspension du directeur général, qui n’a pas été démis de ses fonctions lors du dernier Conseil des ministres.

Selon le Pr Mathurin Ovono Ebe, Président du SNEC-UOB, présent à l’assemblée générale, la suspension du directeur général va à l’encontre des dispositions de la loi organique 0017/2002. En son article 07, cette loi stipule que les fonctions de président et de Vice-président du Conseil d’administration sont incompatibles avec celles de membre du gouvernement. Tout en condamnant la suspension, le Pr Ovono Ebe a souligné qu’une mise à l’écart des enseignants dans la gestion de l’établissement ne ferait qu’aggraver la crise.