Le week-end dernier, l’Université Omar Bongo a accueilli une conférence organisée par le Groupe biblique universitaire (GBU) sur le thème : « Les preuves scientifiques de la foi chrétienne » avec pour invité principal, le professeur Félix Meutchieye, enseignant-chercheur à l’Université de Dschang (Cameroun).
Parmi les différents points abordés, la question selon laquelle la science et la foi seraient forcément opposées. Dans une société où la rationalité scientifique est souvent érigée en contre-modèle de la croyance religieuse, l’intervention du professeur Meutchieye a ouvert une brèche. Pour lui, loin d’être ennemies, science et foi chrétienne peuvent dialoguer et même se renforcer mutuellement. « Le christianisme n’est pas un obstacle à la recherche scientifique, bien au contraire. Il en a souvent été le moteur », affirme-t-il avec conviction.

Il convoque alors des figures historiques de la science pour appuyer ses propos : Newton, Pascal, Mendel… Autant de noms illustres dont la foi profonde a inspiré leur rigueur scientifique. Ces hommes, explique-t-il, n’ont jamais vu la science comme une menace pour leur foi, mais plutôt comme un moyen d’explorer la cohérence et l’ordre du monde, reflet d’un Créateur rationnel. « Croire ne signifie pas renoncer à penser », a martélé le professeur. Il voit, bien au contraire, dans la foi chrétienne une dynamique d’interrogation, de doute fécond, de quête de vérité. Une foi « intelligente » qui, à l’image de l’apôtre Thomas ou de l’évangéliste Luc, ose poser des questions, chercher des preuves, s’ouvrir à la critique. Luc, d’ailleurs, dès les premières lignes de son évangile, revendique une enquête méthodique, rigoureuse, presque journalistique.
Ainsi, pour Meutchieye, le croyant n’a pas à choisir entre la Bible et le microscope. Il peut être pleinement scientifique sans renier sa foi, et inversement. La foi chrétienne, loin d’être un refuge pour l’ignorance, est présentée comme une démarche éclairée, ancrée dans l’histoire et ouverte à la raison.
Cette conférence aura laissé une empreinte : celle d’un message libérateur pour tous les étudiants, chercheurs et croyants partagés entre deux vocations trop souvent opposées. Etre chrétien et scientifique, c’est non seulement possible, c’est aussi cohérent selon le conférencier.