Libreville, 6 mars 2025 – Un sexagénaire gabonais a dénoncé une injustice qu’il considère manifeste, dans un contentieux foncier avec un ressortissant libanais. Il accuse le Libanais d’avoir entrepris des activités commerciales sur un terrain encore en litige, en totale violation des procédures judiciaires en cours et au mépris des décisions attendues des autorités compétentes de la mairie de Libreville.
Selon Ngoua Mba Guy Oscar, un contrat de bail avait été conclu entre lui et le ressortissant libanais pour la construction d’un immeuble de type R+2 sur son terrain situé au carrefour Léon Mba à Libreville. Cependant, au cours des travaux, des modifications substantielles auraient été apportées au projet sans son consentement, l’amenant ainsi à suspendre le contrat.
Saisie, la mairie de Libreville a diligenté une équipe d’inspection afin de vérifier les allégations du propriétaire. Mais en dépit de cette intervention et de la procédure judiciaire en cours, le Libanais aurait poursuivi illicitement ses travaux et aurait ouvert son commerce récemment, comme pour défier l’autorité municipale en piétinant les réglementations en vigueur.
Un appel solennel aux plus hautes autorités de l’État
Face à ce qu’il considère comme une violation manifeste de ses droits, Guy Oscar Ngoua Mba lance un appel pressant aux plus hautes autorités du pays, principalement au Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Il dénonce non seulement l’iniquité dont il serait victime, mais également une tendance plus globale où certains expatriés, usant d’arrangements opaques et de passe-droits, contourneraient impunément les lois de la République.
Un titre foncier incontestable
Guy Oscar Ngoua Mba se prévaut d’un titre foncier datant de 1952, faisant de lui le propriétaire légitime du terrain en question. Pourtant, malgré cette preuve irréfutable de propriété, il se retrouve aujourd’hui dans une impasse juridique, illustration des lourdeurs administratives et les lenteurs du système judiciaire gabonais.
Cette affaire met en lumière un dysfonctionnement préoccupant : comment un propriétaire, disposant de documents officiels, peut-il être dépossédé de ses droits face à un investisseur étranger opérant abusivement sur une propriété privée ? Cette situation, loin d’être isolée, reflète un défi plus large pour la gouvernance foncière au Gabon.
Une problématique nationale
Cette affaire relance le débat sur l’impérieuse nécessité de renforcer le contrôle des investissements étrangers, en particulier dans le secteur immobilier. Alors que les autorités gabonaises prônent une restauration de la souveraineté nationale et une meilleure protection des intérêts de la population, ce type de litige met en exergue les failles persistantes en matière d’application des lois et de gouvernance foncière.
Les questions des plus préoccupantes hantent l’esprit de la population : jusqu’à quand ces abus vont-ils prospérer au détriment des nationaux ? Quand est-ce que le gouvernement prendra-t-il les mesures adéquates pour assurer le respect des droits fonciers des Gabonais face aux dérives de certains investisseurs étrangers ? Une réforme en profondeur du secteur de l’habitat s’impose, afin de garantir une justice équitable et de restaurer la confiance des citoyens en leurs institutions.