À l’occasion de la Journée mondiale de la sage-femme, l’association Oréminiva, présidée par la sage-femme Katy Stricia Nkolo, a présenté le 05 mai dernier à Port-Gentil, les résultats d’une enquête alarmante sur les violences obstétricales. Près de 70 % des femmes interrogées dans les 1er et 3e arrondissements de la ville affirment avoir subi au moins un acte de maltraitance lors de leur prise en charge.
Selon Gabon MediaTime, le rapport de cette enquête met en lumière des comportements inappropriés du personnel soignant, des interventions pratiquées sans consentement éclairé, ainsi qu’un grave déficit de communication entre les patientes et les professionnels de santé. Ces manquements, contraires à l’éthique médicale, posent la question de la responsabilité et du contrôle dans les structures hospitalières.
Sur ce point, la rédaction de Gabonclic.info a recueilli plusieurs témoignages de parturientesafin d’évaluer les différences entre les traitements dans le secteur public et ceux du secteur privé. Pour Perry Mirlya Youbou, la distinction est nette : les établissements privés, soumis à une obligation de résultat et à une culture de la performance, assurent un encadrement plus rigoureux et un professionnalisme renforcé. La menace de sanctions ou de licenciement pousse le personnel à adopter une attitude plus respectueuse envers les patientes.

Dans le secteur public, le tableau est bien moins reluisant. Le statut protecteur des fonctionnaires, associé à un encadrement laxiste, favorise un certain laisser-aller. Trop souvent, les dérives sont tolérées, voire ignorées par la hiérarchie. Plusieurs femmes font état de négligence dans les traitements, parfois empreints de mépris, dans un environnement où les recours sont rares et peu efficaces.
Face à cette réalité, l’association Oréminiva appelle à une réforme en profondeur du système de santé publique. Elle milite pour des mécanismes de contrôle plus stricts, une formation continue axée sur l’éthique et le respect de la dignité des patientes, ainsi qu’une responsabilisation accrue du personnel. Car la dignité des femmes, surtout dans les moments les plus vulnérables de leur vie, ne peut dépendre du type d’établissement où elles accouchent.