Une nouvelle page vient d’être tournée pour l’enseignement supérieur malien. Le président de la transition, le général d’armée Assimi Goita, a signé un décret officialisant le changement de nom de l’université des lettres et des sciences humaines de Bamako. Elle portera désormais le nom de l’illustre écrivain malien.
Cette décision s’inscrit dans la volonté de valoriser le patrimoine culturel et littéraire du Mali. Yambo Ouologuem, auteur de « Le Devoir de violence », est considéré comme l’une des figures les plus marquantes de la littérature africaine.
Ce changement de nom de l’université de Bamako est susceptible de susciter de nombreux débats et réactions au sein de la communauté universitaire et au-delà.
Yambo Ouologuem, un chantre de la littérature africaine
Figure emblématique de la littérature africaine, fils du pays Dogon précisément de la nouvelle région de Bandiagara, l’œuvre de Yambo Ouologuem, marquée par une écriture puissante et une exploration profonde de l’histoire africaine, a laissé une empreinte ineffaçable dans le paysage littéraire mondial. « Le Devoir de violence », publié en 1968, un récit historique, qui retrace la vie des Saïfs, conquérants et maîtres du mythique empire Nake. Cette œuvre a valu à son auteur le prestigieux prix Renaudot, une première pour un écrivain africain, une reconnaissance qui l’a propulsée sur la scène littéraire internationale.
Nonobstant son succès initial, son œuvre a rapidement fait l’objet de vives critiques, notamment pour des accusations de plagiat. Ces polémiques n’ont cessé de le hanter tout au long de sa carrière, le poussant à s’isoler progressivement.
Il faudra retenir qu’en dépit de controverses, l’œuvre de Yambo Ouologuem demeure une référence incontournable de la littérature africaine. Son écriture, marquée par une grande originalité et une profonde réflexion sur l’histoire et la violence, continue d’inspirer de nombreux auteurs.