Dans les prochains jours, le code de la communication en République gabonaise fera l’objet d’une réécriture. Plusieurs organismes et associations de presse sont conviés à y participer afin d’apporter des améliorations et d’adapter le texte aux défis du présent et du futur. L’objectif est également d’aligner la législation nationale sur les normes internationales en matière de communication et de liberté de la presse. Un travail qui met sans doute en lumière le texte et applicabilité.
Le pays traverse actuellement une transition profonde, touchant plusieurs secteurs. Parmi les réformes engagées, les nouvelles autorités n’ont pas omis le domaine de la presse, connu pour être le quatrième pouvoir. Dans cette optique, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), dirigé par le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reconduit la subvention à la presse à hauteur de 500 millions de francs CFA. Il a également encouragé les journalistes à exercer leur métier sans crainte. Par ailleurs, des postes budgétaires ont été créés au sein du ministère de la Communication, renforçant ainsi les moyens du secteur.
Ces avancées ont permis au Gabon de gagner en crédibilité auprès de plusieurs organisations, notamment Reporters sans frontières (RSF). Toutefois, certaines zones d’ombre persistent. On observe encore des arrestations et des interrogatoires de journalistes dans des lieux inappropriés, en contradiction avec l’ordonnance qui modifie et complète certaines dispositions portant Code de la communication en République gabonaise. Cette ordonnance, adoptée en 2018 sous Ali Bongo Ondimba, avait pourtant consacré la dépénalisation du délit de presse.
Face à ces incohérences, plusieurs ajustements devraient être intégrés à la nouvelle version du Code de la Communication. Parmi eux, il y a l’inscription explicite de l’ordonnance de 2018 dans le Code. On peut citer l’interdiction de convoquer des journalistes dans les commissariats, postes de police, services spéciaux ou au B2, étant donné que le délit de presse n’est plus passible de sanctions pénales.
Sur le plan financier, la question du paiement de la redevance audiovisuelle mérite une clarification, car cette mesure semble aujourd’hui obsolète. De plus, un article détaillé devrait être introduit pour garantir un accès équitable à la publicité pour l’ensemble de la presse. Par ailleurs, il pourrait être envisagé que les entreprises de téléphonie mobile et les fournisseurs d’accès à Internet versent une redevance à la presse, dans la mesure où les médias contribuent à la diffusion et à l’accessibilité de l’information en ligne.
Enfin, le secteur du journalisme au Gabon demeure insuffisamment structuré. Il serait opportun de renforcer les conditions de création d’un organe de presse en instaurant un niveau de formation minimal. Exiger au moins le baccalauréat permettrait de garantir une meilleure maîtrise des sujets traités, notamment ceux à caractère sensible.