Dans sa volonté de « restaurer » le paysage politique national, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu les responsables des partis politiques dans le but d’assainir ce milieu quelquefois confus et déconnecté des réalités du pays. S’appuyant sur les recommandations faites au terme du Dialogue national inclusif d’avril 2024, le chef de l’Etat tient à les rendre opérantes.
À l’issue de ces échanges, le Chef de l’État a annoncé la création de deux commissions stratégiques. La première aura pour mission de rédiger une nouvelle loi sur les partis politiques, dans l’esprit des recommandations du Dialogue national dans l’objectif de moraliser la vie politique et de garantir un fonctionnement plus transparent et plus rigoureux des formations politiques. La seconde commission s’attellera à une révision du redécoupage des sièges sur l’ensemble du territoire national, afin d’assurer une représentation plus équitable des populations dans les futures institutions.
Pour cette initiative hautement bénéfique pour l’avenir politique du pays, le président de la République, qui a toujours milité pour le consensus, a lancé un appel fort à tous les acteurs politiques, avec lesquels il tient à avoir une collaboration franche, dans un esprit patriotique et républicain, loin des calculs partisans, pour consolider les bases d’une démocratie plus crédible pour l’entrée du Gabon dans la nouvelle République.

Les responsables des partis politiques à l’audience accordée par le président de la République.
L’adhésion d’au moins 18 000 militants
A noter que les recommandations du Dialogue national inclusif avaient marqué des conditionnalités pour rendre le paysage politique plus conséquent avec les réalités du pays. Selon les exigences émises par les commissaires, des préalables ont été établis pour la création et le fonctionnement de toutes les formations politiques en République gabonaise. En ce qui concerne spécifiquement la création d’un parti, il est dorénavant exigé l’adhésion d’au moins 18 000 militants répartis sur l’ensemble du territoire national. Brice Clotaire Oligui Nguema ne voulant pas déroger à cette nouvelle règle, tient à sa mise en exécution. Et de rappeler : « … pour la création et le fonctionnement de tout parti politique, il faut avoir un siège et un compte bancaire. C’est vous qui l’avez retenu au dialogue national. Je ne suis pour rien. Pour le maintien d’un parti existant, il faut avoir au moins cinq parlementaires et au moins trente élus locaux aux prochaines élections. Enfin, s’agissant de la réalité des adhésions et du fonctionnement des partis, la liste des adhérents devra se baser sur le NIP et la soumission au contrôle de la Cour des comptes. Et tout ceci, c’est encore vous qui l’avez exigé au dialogue national », a évoqué le chef de l’Etat.
La ferme volonté
Certes, ces dispositions ne font point l’affaire de certains chefs de parti et même de plusieurs hommes politiques. Pour cause, l’explosion incontrôlée dans la création des partis, depuis la Conférence nationale de 1990, a favorisé un véritable tohu-bohu dans ce secteur, devenu une profession pour des politiciens en rupture de ban avec leur vocation primaire. Pour plusieurs observateurs de la scène politique, cette initiative s’inscrit dans la ferme volonté des autorités étatiques à rendre le terrain politique aux véritables politiciens, capables de réfléchir sur le devenir et le développement du pays. Les partis politiques devraient devenir des champs d’échanges, qui pourraient susciter des débats constructifs et émettre des avis promotionnels pour l’intérêt de la nation.
Les travaux des deux commissions auront essentiellement une vision sur les échéances électorales fixées par le code électoral et confirmer le retour à l’ordre constitutionnel sur des bases solides, justes et apaisées. Les jours à venir seront donc décisifs pour le travail que devront fournir les deux commissions.