Le débat autour du statut juridique de l’entreprise d’élevage et d’agriculture de Ndendé continue à susciter des interrogations et d’alimenter les discussions au sein de l’opinion publique. L’honorable Justine Judith Lekogo, députée de la Transition, vient remettre en cause les propos du Premier ministre Raymond Ndong Sima en pointant du doigt des incohérences troublantes.
Dans une publication sur son compte Facebook, le 2 février dernier, l’honorable Justine Lekogo a exprimé son scepticisme face aux récentes déclarations du chef du gouvernement, qui avait présenté Agropag comme une entreprise publique. Or, selon la députée, le statut juridique de cette société laisse apparaître plusieurs zones d’ombre.
Le débat avait déjà été lancé, il y a quelques semaines, lorsque certaines personnes avaient émis des doutes sur la nature réelle de cette entreprise et sur la transparence de son financement. Pour répondre à ces critiques, Raymond Ndong Sima avait, au cours d’une conférence de presse, diffusée en direct sur Gabon Première à la fin du mois de janvier, tenter une clarification réelle de la situation de cette entreprise.
Cependant, loin de dissiper les interrogations, ces explications semblent raviver les suspicions, notamment chez la députée de la Transition, qui s’est insurgée contre ce qu’elle perçoit comme une tentative de manipulation de l’opinion.
Un statut juridique flou
Dans sa publication du 2 février, Justine Lekogo affirme avoir consulté la fiche-circuit administrative d’Agropag, un document qu’elle a jugé « suffisamment explicite » qui prouve que l’entreprise ne relève pas du secteur public. « Contrairement à ce que le Premier ministre semble nous faire croire, Agropag n’est pas une société d’État », a-t-elle asséné. Elle va plus loin en expliquant que si Agropag était une entreprise publique, son dossier aurait dû être présenté en Conseil des ministres et serait validé par celui-ci, qui aurait ensuite désigné ses dirigeants. Or, rien de tel ne serait effectué. Ce qui renforce ses doutes quant à la véritable nature de cette structure.
Au-delà de la question du statut juridique d’Agropag, Justine Lekogo pointe également du doigt une tentative de minimisation du rôle du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, dans la mise en place de ce projet agricole. « Il est essentiel de rappeler que c’est bien le chef de l’État qui a initié ce projet et qui a autorisé le décaissement de sept milliards de francs CFA pour son financement », souligne-t-elle. La vision de développement agricole du Gabon serait, d’après l’honorable députée, le fruit de la stratégie du Président de la Transition, qui aurait confié la gestion du projet à Raymond Ndong Sima en raison de l’expertise de celui-ci dans ce domaine.
Ces déclarations laissent transparaître que certaines informations essentielles auraient été volontairement dissimulées au président de la Transition. Une hypothèse qui, si elle se confirme, soulèverait des questions sur les véritables intentions du gouvernement quant à la gestion de cette entreprise et sur les éventuels intérêts en jeu.
Face à ces nombreuses interrogations, Justine Lekogo exhorte les autorités compétentes à faire toute la lumière sur cette affaire afin de lever toute ambiguïté. « L’opinion publique mérite des explications claires et précises. Il est impératif d’éclaircir cette situation qui, pour l’instant, demeure confuse », a-t-elle martelé.
Alors que le débat s’enfle autour de ce dossier brûlant, une clarification officielle semble désormais incontournable. Le gouvernement devra répondre avec précision aux préoccupations soulevées, sous peine de voir la confiance du peuple s’étioler sur les initiatives gouvernementales.
L’affaire d’Agropag est-elle un simple malentendu administratif ou le symptôme d’une gestion opaque des fonds publics ? La suite des événements pourrait lever le rideau sur ce méli-mélo gouvernemental.