Du 21 au 22 juin dernier, le Palais des sports de Libreville a servi de cadre à un rendez-vous sportif incontournable réunissant de jeunes athlètes de moins de 16 ans. Si l’évènement paraissait, à première vue, minutieusement orchestré, il a malheureusement été éclipsé par des soupçons de partialité, laissant une impression amère sur son déroulement.
Véritable vitrine de détection des talents dans les disciplines de contact, Baby Champion occupe une place stratégique dans le processus de sélection des futurs représentants des équipes nationales. Cette année encore, la compétition a bénéficié d’un appui de poids : celui du Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema et de la fondation « Ma Bannière », qui ont sponsorisé l’événement. Malgré cet encadrement de haut niveau, une dérive, déjà pointée du doigt les années précédentes, s’est une fois de plus illustrée : le favoritisme manifeste de certains arbitres, au détriment du mérite sportif.
Un arbitrage controversé, soupçonné de connivence avec certains clubs
Pour Ada Murielle Ondo, secrétaire générale du club Big Man, ce manque de rigueur met en péril les rêves de toute une génération : « Nous condamnons fermement l’attitude de certains officiels lors de cette édition. Certains arbitres, sans aucune retenue, ont attribué des victoires à des athlètes pourtant dominés sur le terrain. Après investigation, il apparaît que plusieurs d’entre eux sont étroitement liés à des responsables de clubs engagés », a-t-elle déclaré, profondément dépitée.
Un constat qui rejoint les préoccupations exprimées par Amar Cissé, champion du Gabon et vice-champion continental de taekwondo, lors de la Coupe du président de l’Union Africaine, d’avril dernier à Addis-Abeba. Il estime que ces irrégularités sapent les valeurs fondamentales du sport, à savoir l’équité, le mérite et la transparence.
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Une réforme urgente de l’arbitrage s’impose
Au vu de ces dérives récurrentes, il devient impératif pour les organisateurs de mettre en place des mécanismes de contrôle rigoureux, garantissant l’intégrité du corps arbitral. Dans une compétition censée forger l’élite sportive de demain, l’impartialité ne saurait être optionnelle. Elle est le socle même de la crédibilité de l’évènement.
Si Baby Champion demeure un levier important pour la promotion du sport chez les jeunes, il ne pourra véritablement jouer son rôle qu’à condition d’assainir son environnement, à commencer par l’arbitrage, dont les manquements actuels constituent un frein majeur au développement du sport gabonais.