Libreville, 24 juin 2025 – Dans une réplique cinglante empreinte de fermeté, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs des industries minières et métallurgiques (STRIMM), a vigoureusement dénoncé les déclarations, jugées condescendantes, de la présidente du groupe français ERAMET, à l’égard de la récente réforme gabonaise sur la proscription de l’exportation du manganèse brut à compter du 1er janvier 2029.
Invitée sur le plateau de l’émission Ecorama, la dirigeante d’ERAMET a critiqué vertement la décision souveraine du Gabon, évoquant notamment les prétendues « limitations énergétiques » du pays, allant jusqu’à affirmer que cette réforme reviendrait à « se tirer une balle dans le pied ». Un jugement tranché que le STRIMM perçoit comme un mépris et révélateur d’un paternalisme postcolonial malvenu, surtout venant d’un groupe présent au Gabon depuis plus de trente ans et ayant massivement profité de ses ressources stratégiques.
Le rejet d’un modèle extractiviste révolu
Pour Joscelain Lebama, les propos de Mme Bories illustrent une conception dépassée des relations économiques entre pays du nord et les nations africaines. « Il est inacceptable que l’on cherche à maintenir le Gabon dans un rôle de simple pourvoyeur de matières premières, alors que notre ambition est claire : transformer nos ressources sur place et maîtriser davantage la chaîne de valeur », a déclaré le syndicaliste. Il dénonce une volonté manifeste de perpétuer un modèle extractiviste obsolète, incompatible avec les aspirations actuelles du pays en matière de développement industriel et de souveraineté économique.
Une réforme emblématique d’un cap assumé
Le secrétaire général du STRIMM réaffirme son soutien indéfectible à l’initiative gouvernementale, qu’il considère comme une décision historique traduisant une véritable rupture. « Le Gabon, sous l’impulsion du Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, amorce un virage décisif vers la transformation locale et la création d’emplois durables », insiste Lebama. Pour le syndicaliste, cette réforme structurelle vise non seulement à rapatrier de la valeur ajoutée, mais aussi à renforcer les compétences nationales et à favoriser l’essor de filières industrielles compétitives.
L’urgence de changer de mentalité
Dans un ton sans appel, le STRIMM appelle ERAMET à reconsidérer sa posture et à s’aligner résolument sur la nouvelle orientation stratégique du Gabon. « Soit ERAMET investit dès à présent dans la transformation locale, soit le groupe devra céder la place à des partenaires réellement engagés pour un développement industriel équitable – qu’ils soient africains, asiatiques ou issus d’autres horizons », prévient Lebama.
Un avertissement aux relents de rupture
En guise de conclusion, le leader syndical ne laisse aucune place à l’ambiguïté : « L’ère des contrats léonins et des discours dilatoires est révolue. Le Gabon ne reculera pas devant les pressions d’intérêts étrangers, retranchés dans une logique de rente. L’heure est à l’action, à l’investissement concret, et au respect des choix souverains d’un État en marche vers son indépendance économique », a-t-il déclaré.