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[TRIBUNE LIBRE] : Jean Valentin Leyama pour un changement de culture managériale

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Dans un post publié le 23 décembre 2023, et abondamment relayé sur les réseaux sociaux, sous le titre « Des nominations… et des évictions », cet esprit libre, patriote attaché aux valeurs d’équité et de justice, revient sur la gestion des ressources humaines dans notre pays. Teigne de la gouvernance d’Ali Bongo – les Conseils des ministres servaient de lieu de promotion de copains et coquins et de règlements de comptes – ce pan de la République peine à être restauré. Les habitudes semblent avoir la peau dure. Or, mieux géré, ils garantiraient un meilleur vivre ensemble. 

Voici ce que ce député de la Transition en pense.

Au 21e siècle, la gestion des ressources humaines dans notre administration et le secteur public devrait reposer sur l’évaluation périodique des responsables. Ce sont les résultats de cet exercice qui devraient motiver les décisions de maintien ou d’éviction.  

Il est inadmissible que cela soit devant son poste de télévision, en présence de sa femme et de ses enfants, qu’un responsable, un Directeur général, un Secrétaire général, un directeur, par exemple, apprend qu’il est viré et, sans autre affectation, qu’il va devoir s’asseoir à la maison. Mérite-t-il de subir cette humiliation d’autant qu’il estime avoir donné le meilleur de lui-même à la tâche et qu’il a été loyal ? Comment aborder les lendemains ? Comment supporter les regards des voisins, des collègues, des collaborateurs, regards assis sur des soupçons de détournements de fonds ? Comment faire face à la chute des revenus consécutive à cette décision discrétionnaire ? Comment ne pas succomber à un AVC ou une dépression lorsque l’on pense aux charges que cette position permettait d’honorer, notamment à la scolarité des enfants envoyés apprendre à l’étranger sans bourse ? 

Toutes ces personnes ont-elles démérité…

Un turnover de 100, 200 nominations à chaque réunion du Conseil des ministres est impressionnant. Toutes ces personnes ont-elles démérité ou ont simplement manqué de pistons solides pour les maintenir en poste ? 

Oui, il faut une mobilité, mais celle-ci doit obéir à des critères objectifs et justes pour tous. Car, pendant que plusieurs bougent, d’autres sont assis sur des titres fonciers. 

Sauf faute grave susceptible d’être prouvée ou plusieurs rappels infructueux à l’ordre, cela coûte quoi d’appeler un collaborateur à un entretien préalable pour l’informer de sa proche éviction, le rassurer, afin qu’il prenne ses dispositions ? Le cynisme atteint son paroxysme lorsque, en journée, l’on a travaillé et rigolé normalement avec le chef, et en soirée, on découvre, à la lecture du Communiqué final du Conseil des ministres, que l’on a été viré sans ménagement.

Le respect dû aux concitoyens commande un changement de méthodes, de procédures, mieux, de culture managériale. Car, ne l’oublions pas, personne mais alors là, personne n’est à l’abri d’une éviction, sous une forme ou sous une autre. 

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