Dans un contexte politique national marqué par suspension des activités des partis et associations à caractère politique, Alhamdou Ag Ilyène, a rencontré le mercredi 7 mai 2025, les responsables des médias privés maliens ainsi que ceux du public. Cette rencontre, qui s’est tenue dans la capitale malienne, visait à apporter des clarifications essentielles sur cette mesure gouvernementale controversée.
Dans les discussions, le ministre de la Communication, de l’économie numérique et de la modernisation de l’administration, Ag Ilyène, a exposé les raisons profondes qui ont motivé la décision du gouvernement de Transition. Il a insisté sur le fait que ce décret constitue une « mesure conservatoire » dictée par un « profond attachement à la stabilité, à la souveraineté de l’État et à la volonté du peuple malien », telle qu’exprimée lors des récentes concertations nationales.
Le ministre a ensuite étayé le fondement juridique de cette suspension, en se référant à l’article 39 de la Constitution malienne. Cet article stipule que les partis politiques doivent impérativement respecter les principes fondamentaux de la nation, à savoir la souveraineté nationale, l’unité, la démocratie, l’intégrité territoriale et la laïcité de l’État. Il a rappelé que la loi n°05-047 du 18 août 2005, qui encadrait l’existence et l’organisation des partis politiques, avait été abrogée lors du Conseil des ministres du 30 avril 2025.
Forces vives de la Nation
Selon le ministre, cette abrogation s’inscrit directement dans la continuité des recommandations issues des concertations nationales des Forces vives de la Nation, qui se sont tenues à Bamako les 28 et 29 avril derniers. Ces échanges avaient mis en évidence la nécessité d’une refonte du paysage politique malien, axée sur la cohérence institutionnelle et la moralisation de la vie publique.
Pour apaiser les inquiétudes, le ministre a tenu à rassurer les acteurs médiatiques et, par leur intermédiaire, l’ensemble de la population malienne. « Il ne s’agit en aucun cas d’une interdiction définitive ou d’une remise en cause du pluralisme politique », a-t-il déclaré avec fermeté. Il a précisé que cette suspension est une mesure « temporaire» visant à instaurer un espace propice à la réflexion et à la réorganisation, dans l’objectif est de mettre en place un cadre politique plus sain et plus représentatif ».
Le Ministre a également souligné que les Assises nationales de la refondation (ANR) avaient clairement préconisé une relecture de la charte des partis politiques, afin de garantir un engagement plus efficace de ces formations et une meilleure adéquation avec les valeurs essentielles de la République.
Ne pas céder à la désinformation
Face au contexte sécuritaire préoccupant qui touche le Mali et l’ensemble du Sahel, le ministre a appelé chacun à la responsabilité, exhortant à ne pas céder à la désinformation. Selon lui, celle-ci alimente les troubles à l’ordre public. « Le Gouvernement, à travers ce décret de suspension, ne cherche qu’à préserver la paix sociale et l’ordre public », a-t-il insisté. Il a encouragé les responsables des faîtières des médias à jouer un rôle actif dans le maintien de l’ordre public et la préservation de l’unité nationale.
Enfin, le ministre a salué le rôle crucial des médias dans cette période de transition délicate. « Je vous invite à accompagner cette transition avec lucidité et responsabilité. Le Mali a besoin de paix, de discernement et d’un climat de confiance pour réussir sa refondation », a-t-il déclaré.
A signaler que cette rencontre marque une étape significative dans la stratégie de communication du gouvernement de Transition, qui cherche à informer la population sur les enjeux et les décisions majeures de cette période.