Placée sous le thème « Quelle stratégie de financement pour assurer une croissance forte », la journée de la finance, organisée par le ministère de l’Economie, des Finances, de la Dette et des participations chargé de la lutte contre la vie chère, ce 25 juillet 2025, a réuni membres du gouvernement et partenaires techniques et financiers du Gabon.
En ouverture, le ministre d’Etat Henri Claude Oyima a livré un discours ferme et structuré, exhortant les bailleurs de fonds à s’arrimer à la trajectoire du développement national.
Un changement de paradigme pour booster la croissance
La rencontre, au thème fort évocateur, « Quelle stratégie de financement pour assurer une croissance forte ? », a vu la participation des partenaires techniques et financiers, déterminés à accompagner le Gabon dans la mise en place d’une économie forte et durable. La présence à ce conclave des représentants de l’Agence française de développement (AFD), de l’Union Européenne, de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement (BAD), de la BDEAC et de l’Association des professionnels des établissements de crédit du Gabon (APEC) est un signal fort, un intérêt manifeste pour accompagner le gouvernement dans l’atteinte des objectifs qu’il s’est fixés. A noter que cette rencontre se déroule dans un contexte d’élaboration de la loi de finances 2026 et du Plan national de croissance et de développement (PNCD). L’objectif du ministre d’État Henri Claude Oyima est clair : mobiliser 10 000 milliards de FCFA pour insuffler une dynamique de croissance robuste et inclusive, avec une projection de 10 % à l’horizon 2026.

Longtemps dépendant d’un modèle économique extraverti, fondé sur l’exportation brute des ressources, le Gabon ambitionne désormais une refonte structurelle. Sept axes prioritaires définissent cette nouvelle matrice de développement : l’accès équitable à l’énergie et à l’eau potable ; l’amélioration du système éducatif et de la formation technique ; la santé publique ; le logement décent ; les infrastructures modernes ; la transition numérique, ainsi que la souveraineté alimentaire à travers une relance agricole vigoureuse. En parallèle, l’État entend assainir la gouvernance économique, à travers une meilleure transparence budgétaire, l’optimisation de la gestion des entreprises publiques et une valorisation efficiente du patrimoine de l’État.
Des réformes de fond pour rassurer les partenaires
Henri-Claude Oyima a dressé l’inventaire des réformes en cours : audit rigoureux des exonérations fiscales, rationalisation des dépenses publiques, sanctuarisation des budgets prioritaires (rémunérations, service de la dette, investissements productifs), et une réallocation stratégique des ressources vers les secteurs à fort potentiel.
Côté projets structurants, plusieurs pôles de croissance ont été mis en lumière : développement de l’économie verte et bleue, essor du tourisme durable, digitalisation accrue, industrialisation ciblée, sans oublier l’exploitation rationnelle des richesses minières (fer de Belinga, manganèse de Moanda et de Ndjolé).
Infrastructures et gestion rationnelle des financements extérieurs
Les infrastructures ne sont pas en reste. Des secteurs d’importance ont été relevés, parmi lesquels figurent : les ports en eau profonde à Mayumba, Port-Gentil et Libreville, l’électrification intégrale du territoire, les axes ferroviaires stratégiques (Belinga-Mayumba, Owendo-Franceville), la création de zones économiques spéciales, les centres de formation technique, les instituts supérieurs sectoriels et un data-center national, pilier de la souveraineté numérique.
Le ministre d’Etat a insisté sur le caractère sélectif des projets qui devront bénéficier de financements extérieurs. Seuls ceux présentant un impact structurant tangible seront éligibles à l’endettement. Il a exhorté les bailleurs de fonds à aligner leurs mécanismes sur cette nouvelle approche et à proposer des instruments innovants, souples et adaptés aux défis nationaux. « Le Gabon offre désormais un cadre d’investissement sécurisé, une gouvernance modernisée et des opportunités concrètes. Nous sommes résolus à accélérer la transformation de notre économie dans une logique de souveraineté, de soutenabilité et de résilience », a conclu Henri-Claude Oyima.
