Dans les rues de Libreville, il n’est pas rare de croiser des individus victimes de troubles psychiques, déambulant, parfois dénudés ou vêtus de haillons. Face à cette triste réalité l’association Action novatrice pour le développement et l’assistance sociale (ANDAS) a organisé, le samedi 4 janvier 2025, la deuxième édition du Mois de la santé mentale.
Le thème de cette année : « Faire de la santé mentale une priorité au Gabon » a pour objectif de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les personnes atteintes de troubles mentaux, tout en incitant les autorités publiques à une meilleure prise en charge de ces patients.
Les activités ont débuté en présence du Dr Reine Dope, directrice générale du centre de santé mentale de Melen. L’une des priorités de cette journée était de clarifier la distinction entre santé mentale et maladie mentale et ainsi fournir au public des outils permettant de diagnostiquer rapidement, afin de mieux comprendre et agir dès les premiers troubles.
Au cours de ces assises, les organisateurs ont souligné la négligence dont sont victimes les personnes souffrant de troubles mentaux. Le manque de structures adaptées serait la cause principale de cette situation. En effet, à Libreville, plus de 140 personnes atteintes de troubles mentaux vivent dans les rues, un chiffre préoccupant pour de nombreuses familles. De plus, le Gabon ne dispose que d’un seul centre de santé mentale, avec seulement cent lits, dont la plupart est occupée par des patients stabilisés mais qui, faute de suivi, ne peuvent rentrer dans leurs familles respectives.
Cette première journée a ainsi permis à l’ANDAS d’interpeller les autorités publiques sur la nécessité d’une prise en charge plus adéquate et d’une réinsertion sociale des personnes atteintes de troubles mentaux. Yoleine Lachambou, présidente de l’ANDAS, s’est ainsi interrogée : « Certes, la famille porte une part de responsabilité, mais elle souffre elle aussi. Qu’en est-il de l’accompagnement de l’État ? »
L’enjeu est désormais clair : les pouvoirs publics doivent prendre des mesures concrètes pour améliorer la situation des personnes vulnérables et renforcer la prise en charge des malades mentaux au Gabon.