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    AccueilActualitéSociétéConflit Homme-Faune dans le Haut-Ogooué : À Louami-Lelama, les éléphants règnent, les humains fuient

    Conflit Homme-Faune dans le Haut-Ogooué : À Louami-Lelama, les éléphants règnent, les humains fuient

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    Face à la menace constante des éléphants, les populations du canton Louami-Lelama, dans le Département de la Sébé-Brikolo (Okondja) crient leur désespoir. Un chef de village, excédé, rompt le silence et interpelle un gouvernement resté sourd.

    « Est-ce qu’on attend que les éléphants nous tuent ? » La voix du chef du village Andèguè tremble autant de colère que de fatigue. Dans le canton Louami-Lelama, département de la Sébé-Brikolo, la cohabitation avec les éléphants est devenue invivable. « Je n’habite plus ma maison. À 15h, ils sont là, autour de moi. Je dors au village en famille pour survivre », déclare-t-il, impuissant.

    Les éléphants dictent leur loi

    Des villages entiers sont assiégés : Olounga, Andèguè, Okila, Ossélè, Mbounga. La peur y règne en maître. « Les femmes ne peuvent même plus cueillir une feuille derrière la maison, ni aller chercher de l’eau. On vit dans la peur. On mange, ils cassent. On dort, ils cassent. On ne vit plus là », s’indigne-t-il. Les éléphants, par troupeaux, se déplacent librement, traversent les rues, détruisent les plantations, empêchent toute activité agricole ou domestique. Résultat : la misère s’installe, l’exode devient une option. « On va tous aller nous réfugier en ville. On vit avec la peur au ventre », lance-t-il dans un appel presque désespéré.

    Pourtant, les autorités ne peuvent prétendre à l’ignorance. Des rapports ont été envoyés, accompagnés de photos. Une brigade spéciale, selon le chef, aurait été formée, dotée de véhicules et d’armes. Mais sur le terrain : « Aucune intervention, aucune autorité ne vient vivre la réalité avec nous ». Abandonnées, les populations se sentent trahies par un État qui leur demande pourtant de « revenir au village ».

    Le gouvernement doit agir

    Les conséquences sont dramatiques : plus de revenus, plus d’accès à l’eau, des déplacements à cinq kilomètres pour survivre. « Il faut louer une voiture pour avoir de l’eau. Mais avec quoi ? Il n’y a plus de plantation, plus de Nkoumou à vendre ». Le chef conclut, amer : « Le chef est là pour parler. Si nous mourons, qui viendra voter ? Les éléphants ? »

    Le gouvernement doit urgemment déployer les brigades anti-conflit homme-faune dans les zones sinistrées et fournir des moyens de protection (barrières électriques, alarmes sonores), comme cela s’est fait dans d’autres régions. Il devrait par ailleurs accompagner les villages dans la sécurisation de leurs ressources vitales (eau, alimentation).

    Lorsque les éléphants constituent une menace directe pour les populations, le gouvernement doit agir, et vite. Quitte à réviser la loi sur la protection de ces pachydermes. Protéger la faune ne doit jamais signifier sacrifier des vies humaines. À Louami-Lelama, les Gabonais ne demandent pas l’impossible : juste le droit de vivre.

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