Lors d’une conférence de presse à son domicile d’Akanda, l’ancien homme-lige d’Ismaël Océni Ossa a dressé un « réquisitoire » contre un supposé « étouffement politique », mais qui, pour des esprits éclairés, n’était qu’un verbiage à rebrousse-poil de ce qu’il pense lui-même. Car il est connu que l’on peut mentir à tout le monde, sauf à soi-même.
Ali Akbar Onanga semble confondre les périodes, lorsqu’il dénonce, sans sourciller, le projet de loi sur les partis politiques. Les Gabonais devraient s’offusquer d’une telle aberration, parce qu’aucun Etat n’est viable sans une certaine organisation. Il devrait le savoir mieux que quiconque ; lui qui, à l’apogée de ses turpitudes aux côtés d’Ali Bongo, ne demandait pas moins que de jeter les seniors à la mer, lorsqu’il avait déclaré qu’« on ne fait pas du neuf avec du vieux », en oubliant que le temps, loin d’être un complice, est plutôt un juge implacable.
Les conditions exigées pour la création d’une formation politique ont été longuement débattues au Dialogue national inclusif (DNI), en avril 2024. Abraham Lincoln avait certainement raison lorsqu’il disait : « Il vaut mieux rester silencieux et passer pour un imbécile, que de parler et n’en laisser aucun doute. »
Au DNI, tous les Gabonais étaient unanimes au sujet de la création des partis politiques. Mieux, ils avaient même demandé la suspension du PDG au nom duquel il parle aujourd’hui en tant que secrétaire général autoproclamé.
Certes, Ali Akbar Onanga est un « professionnel » de la politique, comme on en compte des milliers au Gabon, mais il devrait savoir que cette profession a montré ses limites. Sinon, comment peut-il alléguer un quelconque étouffement, en omettant volontairement ce qu’a été le PDG à son époque ? La faction du Parti démocratique gabonais qu’il prétend défendre aujourd’hui n’est, en réalité, qu’un tremplin qu’il voudrait utiliser pour se faire entendre.
Autant de tapage pour « un retraité »
A moins qu’il ne soit plus royaliste que le roi, Ali Bongo, qu’il prétend défendre aujourd’hui, a déclaré se mettre à l’écart de la politique. En insistant sur la ligne de défense de sa faction du PDG, l’ancien député d’Akiéni voudrait tout simplement faire croire à l’opinion qu’il ne peut exister un PDG sans un Bongo. Sinon, il ne ferait pas tant de tapage pour un « retraité », qui n’a rien réclamé, même pas le PDG, en héritage.
En déclarant : « Nous demandons donc, à partir d’aujourd’hui, qu’Ali Bongo Ondimba soit libéré, parce que (…) sa mise en résidence surveillée ne répond à aucun procès. C’est simplement une volonté autoritaire, d’un régime autoritaire, lorsqu’il a été, et j’espère, devenu démocratique, d’appliquer la loi et laisser Ali Bongo Ondimba libre de ses mouvements, afin qu’il puisse diriger tranquillement son parti politique. », Ali Akbar Onanga ne croit pas à ce qu’il avance.
En effet, au lendemain du « coup de libération », Ali Bongo avait été laissé en liberté. « Lorsque dans une lutte, on met son adversaire à terre, il est inutile de l’humilier en le traînant dans la poussière », avait déclaré Guy Nzouba Ndama, alors président du groupe parlementaire PDG à l’Assemblée nationale.
C’est justement ce que les militaires ont compris en laissant Ali Bongo en liberté. Libre à lui de faire de cette liberté ce qu’il voudrait. S’il persiste à rester au Gabon, libre à lui également.
Mais les autorités gabonaises ont l’obligation de le protéger contre toute malveillance. Ali Akbar n’ignore pas qu’en laissant l’ancien président de la République sans une protection appropriée, il pourrait faire l’objet d’un règlement des comptes, à cause de l’injustice que son entourage et lui ont fait subir à la population.
S’accrocher une soi-disant faction du PDG pour régler ses comptes au pouvoir
Sur ce chapitre, Ali Akbar devrait se référer au traitement subi par Jean Ping. Ou Jean Remy Yama, malade, incarcéré sans aucune ordonnance de justice, et empêché d’aller suivre des soins à l’étranger, ou d’enterrer dignement son épouse. Ou encore Brice Laccruche Alihanga, l’ancien Raspoutine de Sylvia Bongo et Nourredine Bongo Valentin, qui serait aujourd’hui compté parmi les morts n’eut été « le coup de libération du 30 août 2023 ».
Maintenant, si Ali Akbar Onanga est capable de créer un parti politique, qu’il se conforme aux recommandations du DNI. Il est inutile de s’accrocher à une soi-disant faction du PDG pour régler ses comptes au pouvoir en place. « A trop tirer sur la corde, elle finit par se casser », dit un proverbe.
Le pouvoir actuel n’a pas l’intention d’imiter le règne calamiteux d’Ali Bongo et ses sbires. Ali Akbar Onanga devrait donc se faire oublier. Surtout lorsqu’on sait qu’il a été à la base de la promotion de la « légion étrangère », en se faisant le « nègre de service » d’un certain Ismaël Océni Ossa et sa famille, au détriment des Gabonais.
S’il ne trouve pas ridicule de jouer les Don Quichotte, il pourrait tout de même se souvenir qu’il n’a guère laissé de bons souvenirs auprès des Gabonais. A moins qu’il estime que ses compatriotes sont obligés de s’abreuver de ses discours inconvenants.