À la veille d’un second tour législatif sous haute tension, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) traverse une zone de turbulences. La sortie publique de César Opiangah, candidat à Mounana, soutenant un adversaire politique, a provoqué une onde de choc au sein du parti, contraignant sa direction intérimaire à hausser le ton pour préserver sa crédibilité et sa cohésion.
Le lundi 6 octobre 2025, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) a officiellement désavoué son candidat César Opiangah, pour avoir publiquement appelé à voter en faveur d’Éric Gaël Myboto, représentant de l’Union Nationale (UN), dans la circonscription de Mounana (Lebombi-Leyou).
Dans un communiqué empreint de fermeté, la présidente intérimaire, Lays Cynthia Amorissani, a exprimé son « étonnement et effarement » face à une démarche jugée « en dehors de tout cadre statutaire » et ne reflétant « ni la ligne officielle, ni les orientations validées par les instances dirigeantes. »
Selon la direction intérimaire, cette prise de position « unilatérale » s’apparente à une entorse grave à la discipline interne et à une atteinte à la cohésion du parti. « Tout citoyen est libre d’exprimer une opinion politique à titre personnel », a rappelé Mme Amorissani, « mais nul ne peut parler au nom de l’UDIS sans validation des organes compétents. »
L’UDIS dénonce une « manœuvre de discrédit »
Au-delà du simple manquement disciplinaire, le directoire y voit une tentative de brouiller les repères politiques et de semer la confusion dans l’opinion.
En s’exprimant publiquement sans mandat, César Opiangah aurait, selon la direction, donné l’impression que l’UDIS s’engageait dans des alliances « opportunistes et inopportunes ». Une image que le parti rejette vigoureusement, soucieux de préserver son indépendance et sa réputation de formation républicaine.
Face à ce qu’elle qualifie de « cas d’indiscipline manifeste », la direction a immédiatement déclenché une procédure disciplinaire pouvant aller jusqu’à la radiation. Elle a également mis en garde tous ses membres contre toute autre initiative individuelle menée au nom du parti, sans autorisation préalable.
Entre rigueur statutaire et nécessité politique
Si les statuts de l’UDIS stipulent clairement qu’aucune prise de position publique ne peut être faite sans validation formelle, une question de fond demeure : quelle orientation politique adoptera le parti au second tour ?
Le duel opposant Rodrigue Bokoko de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) à Éric Myboto de l’Union Nationale place l’UDIS face à un dilemme stratégique. Officiellement neutre, le parti ne s’est pas encore prononcé, laissant ses militants dans l’expectative.
Dans ce contexte, le choix de César Opiangah, bien que réprouvé par la direction, n’est pas dénué de logique : les deux formations, UDIS et UN, partagent, en effet, une proximité idéologique. Plutôt que de brandir précipitamment la menace de sanctions, beaucoup de militants appellent la direction à clarifier sa position.
Entre la fidélité aux statuts et l’exigence d’une ligne claire, l’UDIS joue sa cohérence politique autant que sa crédibilité publique.
