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    AccueilActualitéPolitiqueTransfuges sous tension : le rappel du PDG qui menace l’édifice électoral de l’UDB

    Transfuges sous tension : le rappel du PDG qui menace l’édifice électoral de l’UDB

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    Dans une note aux allures de mise en garde, la Secrétaire générale du PDG, Angélique Ngoma, rappelle les règles strictes encadrant les démissions. Un rappel qui tombe comme un couperet sur les ambitions électorales de l’UDB, saturée d’anciens militants du PDG. L’heure du grand ménage a peut-être sonné.

    Depuis les premières secousses annonciatrices de la chute du régime d’Ali Bongo, des centaines de cadres du Parti Démocratique Gabonais (PDG) ont pris leurs distances. Anticipant la fin d’un règne de plus de 50 ans, beaucoup ont vu dans leur départ une opportunité de se refaire une image.

    Quand la démission devient une stratégie politique

    Après le coup d’État du 30 août 2023, ces départs se sont transformés en une véritable hémorragie. Et la grande majorité de ces transfuges ont trouvé refuge à l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), devenu le nouveau navire présidentiel. Jouant sur leur connaissance du terrain et leur capital politique, ils ont été massivement investis comme candidats aux élections législatives, têtes de liste aux locales ou colistiers. Difficile aujourd’hui de trouver une liste électorale de l’UDB sans un ancien du PDG.

    Mais le jeu d’échecs prend une tournure inattendue. Dans ce qui ressemble à un coup de billard à trois bandes, la Secrétaire Générale du PDG, Angélique Ngoma, remet au goût du jour une règle longtemps négligée.

    Une note administrative qui change la donne

    Datée du 5 août 2025 et référencée N°0162/PDG/SE/SG/PCCDP/GMM, cette correspondance adressée à Mays Mouissi, Secrétaire général de l’UDB, a pour objet : « Situation des démissionnaires du Parti Démocratique Gabonais (PDG) ».

    Dans cette lettre, Angélique Ngoma attire l’attention de l’UDB sur une règle capitale : pour qu’un militant soit officiellement reconnu comme démissionnaire du PDG, il doit obtenir un quitus à effet libératoire d’activité, attestant qu’il est « libre de tout engagement moral et financier ». Or, écrit-elle, « certains démissionnaires ou non ayant obtenu l’investiture de votre Parti ne disposent pas de ce document ».

    Elle rappelle fermement l’article 82 de la Loi organique 001/2025 du 19 janvier 2025 : « tout membre adhérant à un parti politique légalement reconnu ne peut, sans démission préalable dans un délai de quatre mois avant le scrutin, être investi par un autre parti sous peine d’annulation de son élection. »

    L’envoi de cette note n’est pas anodin. Il expose un angle mort stratégique de l’UDB et révèle que de nombreux transfuges n’ont pas respecté cette exigence légale.

    Tremblement de terre à l’UDB : des candidatures en danger

    Ce rappel juridique provoque un séisme au sein de l’UDB. Derrière les apparences d’un parti structuré se cache une bombe à retardement. De nombreux candidats investis risquent d’être disqualifiés si les quitus ne sont pas produits à temps. L’annulation de plusieurs candidatures, voire d’élections, est désormais une hypothèse crédible.

    Car au-delà des mots, une réalité s’impose : le PDG n’a jamais officiellement délivré les quitus aux démissionnaires. S’agit-il d’un oubli ou d’un calcul politique ? Difficile à dire. Mais ce qui est sûr, c’est que le parti d’Angélique Ngoma tient là un levier redoutable pour semer la confusion au sein de son rival. L’UDB fait désormais face à un risque de contentieux électoraux massif. Des investitures pourraient être jugées illégales, des résultats invalidés, des listes effacées, des scores annulés.

    Réagir vite ou sombrer : l’UDB face à l’urgence

    La marge de manœuvre de l’UDB est étroite. Pour éviter le chaos, le parti présidentiel doit sans délai auditer toutes ses listes, identifier chaque ancien PDGiste investi et vérifier sa régularité. Réunir les candidats, colistiers, têtes de liste, les faire « décliner leur situation » devient une priorité vitale. Mais même cette opération de vérité n’est pas sans obstacle : le PDG est-il prêt à délivrer les quitus manquants ? Et dans quels délais ? La réponse reste incertaine. Le silence ou le blocage du PDG pourrait condamner l’UDB à devoir désinvestir certains profils, à quelques semaines du scrutin.

    La note d’Angélique Ngoma agit ainsi comme un boomerang politique, renvoyant l’UDB à ses propres contradictions. Derrière l’ouverture affichée du parti présidentiel se cache peut-être un déficit de vigilance administrative. Et à l’heure des échéances électorales, ce déficit pourrait coûter très cher.

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