Déterminés à faire entendre leur voix, les épargnants de la Poste Bank ont organisé, le mardi 29 juillet, une assemblée générale. A son issue, ils ont décidé de mener un sit-in pacifique devant le ministère de la Communication, bloquant son accès principal.
Lassés par des années d’attente et de promesses non tenues, les épargnants de la Poste Bank réclament le respect des engagements pris par les autorités publiques afin de pouvoir entrer en possession de leurs dus. Alerté, le ministre de la Communication, Paul Marie Gondjout, est descendu sur les lieux pour engager un dialogue avec les manifestants.
Le rocher de Sisyphe
Devant le ministre, les manifestants n’ont pas manqué d’exprimer leur ras-le-bol. « A quoi bon attendre encore, si un prochain remaniement peut tout remettre à zéro ? », s’est interrogé l’un d’eux, dénonçant la lenteur administrative. Surtout le fait que chaque nouveau ministre est obligé de reprendre à zéro le travail laissé par son prédécesseur.

Une suite d’opérations qui rappelle le mythe de Sisyphe, où, selon l’écrivain français Albert Camus, un roi de la mythologie grecque est puni par les dieux à rouler éternellement un rocher jusqu’au sommet d’une montagne, mais qui, à chaque fois redescend toujours sans jamais atteindre le sommet. Et comme pour soutenir cette allégorie, un autre manifestant a rappelé au ministre de la Communication que l’ancienne ministre, Laurence Ndong, leur avait « promis monts et merveilles », sans qu’aucune solution concrète ne soit apportée.
Le ministre Gondjout obtient un sursis
Pour mémoire, l’État s’était engagé à régler la dette envers les épargnants de Poste Bank en trois phases : 10 milliards de FCFA en 2024, 10 autres en 2025, et enfin 11 milliards en 2026. Un calendrier aujourd’hui gelé.
Face à cette pression, le ministre Paul Marie Gondjout a tenté d’apaiser les tensions : « L’État a connu un manque de liquidité au moment du paiement de cette dette. Mais avec les conférences budgétaires, cela va être pris en compte. Laissez-moi le temps de m’entretenir avec le ministre des Finances, qui a désormais la charge de ce dossier, et je reviendrai vers vous pour vous informer », a-t-il affirmé. Avant d’ajouter : « Il faut nous laisser travailler. Ce dossier ne date pas d’aujourd’hui. Il est complexe. Nous voulons le traiter méthodiquement pour que tout le monde soit satisfait. Mais cela va prendre un petit moment”.
Bien qu’ayant levé leur sit-in, les épargnants de Poste Bank ont indiqué qu’ils demeuraient vigilants tout en promettant de revenir à la charge si le gouvernement ne trouve pas une solution satisfaisante dans les meilleurs délais.
