Le ministre de l’Économie, des finances, de la dette et des participations, chargé de la lutte contre la vie Chère, a tenu le 22 octobre une rencontre « simple et sincère » avec l’ensemble des responsables des administrations et entités sous sa tutelle. Face à une « situation financière complexe » héritée, le ministre d’État a présenté une vision sans concession, centrée sur la restauration de la crédibilité de l’État et la mise en œuvre de réformes profondes pour assainir la gestion publique.
Dès l’ouverture, Henri-Claude Oyima a insisté sur l’urgence de restaurer la confiance dans la signature de l’État, fragilisée par une dette lourde et un manque de discipline budgétaire. Cependant, il a clairement désigné les pratiques contraires à l’éthique comme la source principale de cette perte de crédibilité. Il a dénoncé les « retards volontairement créés pour « négocier » des intéressements personnels » et les « prélèvements informels sur les paiements ou les validations ».
Le Ministre a affirmé que ces comportements ne seront plus tolérés sous la Ve République. « La corruption, mesdames et messieurs, n’est pas une fatalité : c’est une démission morale », a-t-il déclaré solennellement. Il a rappelé que les réformes en cours visent à rendre la « probité plus forte que la tentation ».

Une architecture économique plus rigoureuse
Pour concrétiser cette rupture, le gouvernement engage une série de réformes audacieuses, réparties en plusieurs axes majeurs. La « réforme budgétaire et financière » vise à rétablir la sincérité du budget et à assurer une séparation stricte entre dépenses de fonctionnement et d’investissements. Parallèlement, la « modernisation des régies financières » (Impôts, Douanes, Trésor) passera par la digitalisation des procédures afin de « réduire les manipulations, limiter le contact humain et supprimer les zones d’opacité propices aux pratiques illicites ».
L’un des piliers de cette nouvelle gouvernance sera la restauration de l’Inspection générale des finances (IGF), qui servira d’instrument central de transparence et de contrôle. D’autres mesures fortes incluent des audits des entreprises publiques, la suppression des « exonérations injustifiées » et l’encadrement strict des rémunérations des agences. Le ministre d’Etat Oyima a prévenu que l’année 2026 marquerait une rupture définitive. « Plus de dépenses engagées sans couverture budgétaire ; Plus de marchés exécutés avant signature », a-t-il instruit avec fermeté.

Appel à l’engagement collectif
Le Ministre d’État a conclu en insistant sur la nécessité pour chaque agent d’être un acteur du changement. Il a exhorté les directeurs généraux à assumer pleinement leur rôle dans cette transformation, formant la « colonne vertébrale financière de la République ».
« Le bonheur de travailler, ce n’est pas seulement de percevoir une rémunération… c’est de sentir que notre travail a un sens », a-t-il rappelé, cherchant à remobiliser les troupes. Il a terminé son discours en évoquant le rêve d’un « Gabon debout, souverain et digne », comme le souhaite le chef de l’État.




