Deux ans après le naufrage du navire de la compagnie Royal Cost, le tribunal correctionnel de Libreville pourrait rendre deux décisions majeures le 7 août prochain, dans un procès devenu symbolique pour la justice gabonaise.
La première concerne la légalité de la détention prolongée de plusieurs accusés, dont l’ex-directeur général de la Marine marchande, Fidèle Angoué Mba et le propriétaire de la compagnie Royal Cost, Armand-Blaise Mbadinga, détenus depuis avril 2023, au-delà de la limite de 18 mois prévue par la loi. La défense réclame leur libération immédiate, tandis que les familles des victimes redoutent qu’une libération, même conditionnelle ou provisoire, n’affaiblisse le procès.
La seconde touche à la possible comparution de l’État gabonais, en tant que partie civilement responsable. Les avocats des familles souhaitent que d’anciens hauts responsables, comme l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze et le ministre des Transports de l’époque, Brice-Constant Paillat, soient entendus sur les possibles défaillances institutionnelles.
Ces décisions pèseront beaucoup sur la capacité de la justice à faire face aux responsabilités, y compris celles de l’État. Pour beaucoup d’observateurs, le 7 août pourrait marquer un tournant décisif entre simple procès technique et véritable moment de vérité nationale.
