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    PDG : Une guerre pour le trône – entre illusions de victoire et choc institutionnel

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    Dans les coulisses d’un parti déchu, deux camps s’arrachent les lambeaux d’un héritage politique en ruine. Sur fond de communiqués et d’ambitions personnelles, la bataille pour le contrôle du Parti Démocratique Gabonais vire au psychodrame. Haletant.

    Une « victoire » qui divise

    Depuis le 24 juillet, le Parti démocratique gabonais (PDG) s’enfonce dans une guerre d’héritiers dont l’écho résonne jusque dans les salles d’audience. Le 25 juillet, en matinée, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, secrétaire général nommé par Ali Bongo, a triomphalement annoncé une « victoire judiciaire » après le renvoi de l’affaire à la Cour constitutionnelle. Sur sa page Facebook, il s’est fendu d’un message de célébration, saluant une prétendue reconnaissance de sa légitimité. Pour lui, « le 25 juillet 2025 restera gravé dans l’histoire du PDG », comme le jour où la justice aurait confirmé sa position.

    Dressant un bilan à charge contre ses adversaires, il dénonce des « tentatives désespérées » pour contester sa nomination par l’ancien président du parti. Dans un ton martial, il revendique désormais le monopole de validation des candidatures aux législatives et locales de septembre et octobre, affirmant que seules ses signatures auront valeur légale auprès du ministère de l’Intérieur. Une main tendue au dialogue a cependant été glissée, en guise d’appel à l’unité.

    Le camp Louembé contre-attaque

    Mais à peine l’encre virtuelle de cette déclaration avait-elle séché que le camp Louembé montait au créneau. Par la voix de sa porte-parole, Frédérique Eyang Beyeme, le directoire issu du congrès du 30 janvier 2025, conduit par Blaise Louembé, a tenu à « remettre les pendules à l’heure ». Un communiqué signé par Angélique Ngoma, leur secrétaire générale, affirme que le tribunal de première instance de Libreville n’a pas rendu de verdict. Le renvoi à la Cour constitutionnelle concerne un contrôle de constitutionnalité de l’article 64 de la loi n°016/2025 sur les partis politiques – pas un quitus à Onanga Y’Obegue.

    « Toute affirmation selon laquelle la justice aurait tranché ou que le procès serait terminé relève de la communication mensongère », a fustigé Eyang Beyeme. Et de prévenir : les militants ne doivent « pas céder à la désinformation ». En clair, la bataille n’est pas close. Elle ne fait que changer de terrain.

    La justice passe la main, le temps suspend son souffle

    Face à une équation politique explosive, le juge des référés a choisi la prudence : direction la Cour constitutionnelle. En transférant le dossier, il évite d’ajouter une étincelle au baril de poudre que devient le PDG. Mais ce renvoi n’est pas anodin. Il ouvre une période d’incertitude, un temps suspendu qui affaiblit davantage une formation politique déjà mise à genoux par sa déchéance du pouvoir.

    À moins de deux mois des élections législatives du 27 septembre, l’enjeu est colossal. Une interprétation stricte de l’article 64 pourrait amener le ministère de l’Intérieur à constater l’existence d’un bicéphalisme… et donc à suspendre le parti. Une éventualité qui précipiterait le PDG dans l’abîme, et offrirait sur un plateau une aubaine électorale à l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), machine politique du président Brice Clotaire Oligui Nguema.

    Le poison du doute et l’attente d’un verdict

    Le PDG se retrouve piégé dans un labyrinthe judiciaire et politique, où chaque camp joue sa partition avec fébrilité. La Cour constitutionnelle est désormais la seule arbitre capable de trancher. Mais plus le silence dure, plus le poison du doute se répand.

    Dans ce théâtre de guerre froide, chaque jour de silence nourrit les spéculations, chaque posture médiatique devient une arme. La fracture est profonde. Le spectre d’un affrontement ouvert, bien réel. Si la haute juridiction tarde, elle risque de laisser le PDG s’enfoncer dans une crise dont il pourrait ne jamais se relever.

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