Originaire de Lewaî, dans le département de Djouori-Agnili à Bongoville, Massalila Basalila Olende traverse une période politique difficile. Issue d’une famille notable du Haut-Ogooué, elle a vu une partie de ses proches lui tourner le dos après avoir déposé sa candidature aux législatives de 2025 sous la bannière du Parti démocratique gabonais (PDG).
Militante de la première heure, soutenue par Ernest Mpouho Epigat et Malika Bongo, elle incarnait pour beaucoup la fidélité à une tradition politique enracinée depuis l’époque d’Omar Bongo.
L’héritage renié
Bongoville, autrefois symbole du développement impulsé par le président Omar Bongo, semble aujourd’hui déchirée. Ceux qui ont profité de la politique d’unité nationale et des bourses présidentielles d’alors, souvent attribuées à des proches du pouvoir, paraissent désormais renier cet héritage. Les cadres d’hier, devenus hauts fonctionnaires ou dirigeants d’entreprises publiques, se montrent aujourd’hui critiques envers celle qui défend pourtant la mémoire politique de la ville.
Parmi ses détracteurs, Anatole Kabounou fait figure d’exemple. Ancien directeur général des Transports terrestres, promu à l’époque grâce à l’appui de Malika Bongo, il s’en prend aujourd’hui violemment à Mme Olende. Ironie du sort : celui qui dénonce en elle la « résistance au changement » a lui-même été épinglé pour une gestion controversée à la tête de son administration.
Cette attitude soulève une question : qui, de Malika Bongo ou de Massalila Olende, demeure réellement proche des populations ? Le seul tort de cette dernière serait-il d’être la petite-fille d’Omar Bongo ?
Un appel à la moralisation du pouvoir
Au-delà de cette rivalité locale, l’affaire traduit un malaise plus profond : la fracture entre le pouvoir actuel et une partie du PDG historique. Autour du président Brice Clotaire Oligui Nguema gravitent, selon plusieurs observateurs, des figures controversées dont le passé affaiblit la promesse de rupture.
Pour restaurer la confiance, le chef de l’État est désormais attendu sur un terrain moral : celui du renouvellement de la classe politique. Nettoyer les écuries du pouvoir et s’entourer de responsables intègres, voilà la voie d’un véritable changement.
