Etiphen Bissielou alias « Zlatan », 28 ans, Rolly Matoutou, 27 ans, et Léona Cyrielle Moussavou Bissielou alias « Ma joie », tous Gabonais, reconnus coupables d’assassinat pour les deux premiers et complicité d’assassinat pour la dernière, ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité par la Cour criminelle le 15 août 2025, à Libreville.
Les faits remontent au 20 mars 2019, lorsque le corps d’Antoine Lilian Ndong Allogho est découvert par sa compagne Léona Cyrielle, poignardé à une cinquantaine de reprises. L’enquête, immédiatement ouverte, révèle rapidement l’implication de cette dernière, de son frère Etiphen, et de l’ami de celui-ci, Rolly Matoutou.
Durant l’enquête préliminaire et l’instruction, les trois suspects avouent avoir prémédité le crime. Léona Cyrielle avait organisé le guet-apens, fournissant à son frère et à Rolly les clés de l’appartement et l’emploi du temps de son concubin. Elle a ensuite attiré la victime chez elle, où les deux hommes l’attendaient pour l’assassiner sauvagement. Un scénario glaçant qui a également révélé qu’Antoine Lilian, suspectant déjà son beau-frère d’être impliqué dans un précédent braquage, commençait à se méfier de sa jeune compagne.
Cependant, lors de leur procès le 15 août 2025, les accusés opèrent un revirement spectaculaire. Etiphen Bissielou endosse l’entière responsabilité du meurtre, affirmant que Cyrielle et Rolly sont innocents et qu’il a agi seul. Selon cette nouvelle version, il se serait rendu chez son beau-frère pour le cambrioler et un affrontement aurait éclaté, le forçant à utiliser un couteau pour se défendre. C’est sur la base de ce témoignage que l’avocat de la défense, maître Mburu y Ndjako, a demandé une requalification du crime en homicide involontaire, une tentative désespérée d’éviter la perpétuité.
Le ministère public, représenté par le procureur général Eddy Minang, n’a pas été convaincu par ce changement de discours. Il a requis la peine de prison à vie, une demande déjà formulée par les avocats de la partie civile, maître Bérenger Nze et son confrère de la SCP N’nang et Mbolo.
Malgré les allégations des accusés concernant des mauvais traitements lors des enquêtes, la Cour, présidée par Rufine Boute Ntino, a jugé que le revirement à la barre n’avait pas de poids face à la constance de leurs déclarations initiales. Après délibération, la cour criminelle a déclaré Etiphen Bissielou et Rolly Matoutou coupables d’assassinat et Léona Cyrielle Moussavou Bissielou coupable de complicité d’assassinat. Tous trois ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.
