L’affaire présentant la jeune fille comme une victime de violence scolaire, connaît un certain tournant après le droit de réponse relayé par le ministère de l’Education nationale. L’Institution Immaculée Conception affirme que tous les élèves impliqués ont été sanctionnés et que la supposée agressée n’était pas étrangère à l’incident. Un cas qui invite à dépasser l’émotion pour mieux comprendre les faits.
Depuis plusieurs semaines, l’affaire impliquant Anna-Gwanaélle Mouwoyi-Bifaghou, élève de l’Institution Immaculée Conception, suscite une vive émotion sur les réseaux sociaux. À l’origine de cette vague d’indignation : une vidéo largement partagée en mai dernier montrant la jeune fille en train d’être brutalisée par certaines de ses camarades. Un épisode choquant, perçu par beaucoup comme un nouvel exemple des violences en milieu scolaire, ravivant ainsi les débats sur la protection des élèves et la responsabilité des établissements. Mais derrière l’émotion, les faits semblent plus complexes.
Une exclusion controversée
Mi-juin 2025, un rebondissement inattendu vient bouleverser la perception publique de l’affaire : l’annonce sur les réseaux sociaux de l’exclusion de Mlle Anna-Gwanaélle Mouwoyi-Bifaghou par le conseil de discipline de son établissement. Ce qui a particulièrement choqué, c’est que la mesure ne semblait viser que la supposée victime, tandis que ses agresseuses ne faisaient l’objet d’aucune sanction apparente, du moins selon les informations relayées en ligne. Très vite, les accusations de partialité, d’injustice et même de complicité tacite envers les violences scolaires ont enflammé les réseaux sociaux.
Droit de réponse du gouvernement
Face à la polémique grandissante, le ministère de l’Education nationale a publié un droit de réponse, dans lequel il dénonce des interprétations erronées et appelle à un rétablissement des faits. Selon la direction de l’établissement, l’exclusion ne visait pas uniquement Anna-Gwanaélle, mais l’ensemble des élèves impliquées dans l’incident, y compris celles identifiées comme ses agresseuses. « Le conseil de discipline, souverain dans ses délibérations, s’est réuni et a statué avec une impartialité exemplaire, à l’issue d’une procédure contradictoire rigoureuse. Aucune pression externe n’a altéré la décision rendue », précise l’établissement.
Toujours selon ce communiqué, la jeune fille, initialement perçue comme victime, aurait en réalité joué un rôle central dans le déclenchement de l’altercation. Les témoignages du corps enseignant font état d’un comportement fréquemment provocateur et manipulateur. Il s’agirait, selon eux, d’un comportement déjà sanctionné dans le passé, avec notification aux parents, comme en atteste son cahier de liaison.
Une décision difficile, mais assumée
Pour l’établissement, la décision d’exclusion se fonde sur une accumulation de faits et non sur une réaction isolée à un buzz médiatique. L’Institution Immaculée Conception insiste sur son engagement dans la lutte contre les violences scolaires et réfute toute forme de traitement inéquitable. « L’éducation ne saurait être instrumentalisée à des fins de victimisation injustifiée. La vérité mérite d’être proclamée, même lorsqu’elle ne flatte pas les émotions », conclut le communiqué.
Un débat de société relancé
Cette affaire soulève des questions fondamentales : comment juger avec objectivité des faits lorsque l’émotion domine l’espace public ? Les réseaux sociaux, s’ils permettent de dénoncer des abus, ne risquent-ils pas aussi de créer des procès sans enquête ? Enfin, comment les établissements scolaires doivent-ils agir pour concilier sanction juste, prévention de la violence et respect de l’équité entre les élèves ?
Dans tous les cas, cette affaire invite à la prudence, au discernement et à une réflexion plus profonde sur la gestion des conflits en milieu scolaire.
