La Cour d’appel de Libreville a ouvert, le 15 juillet 2025, l’unique session criminelle de cette année judiciaire. Une centaine d’affaires sont en examen jusqu’au 14 août, impliquant 148 accusés, dont plusieurs étrangers. Une session d’envergure, à la hauteur des défis posés par la criminalité croissante et les attentes d’une justice plus rapide, plus rigoureuse et plus proche des réalités sociales.
Meurtres, assassinats, viols, vols aggravés… Les 148 accusés appelés à comparaître durant cette première session criminelle de l’année 2025, à Libreville, illustrent la gravité des affaires en cours. Pour répondre à cette pression judiciaire, la Cour d’appel a mis en place un dispositif exceptionnel : audiences matin et soir, six jours sur sept, y compris les jours fériés. Un rythme soutenu qui témoigne de la volonté des autorités judiciaires de rattraper les retards accumulés et de rendre une justice rigoureuse dans le respect de la loi.
Au-delà des chiffres, cette session met en lumière une réalité sociale préoccupante. Six femmes et dix étrangers figurent parmi les accusés, révélant une criminalité aux visages multiples, souvent ancrée dans des contextes de pauvreté, de violence domestique ou d’exclusion. Ce tableau judiciaire interroge les causes profondes des dérives sociales au Gabon et renforce l’urgence d’une réponse à la fois pénale et préventive.

« Ce n’est ni un mystère judiciaire ni une scène de théâtre », a insisté Nancy Engandjas, Premier Président de la Cour d’appel, lors de la cérémonie d’ouverture. Rappelant ainsi que la justice est le dernier repère face à la désagrégation sociale. En jugeant avec rigueur mais avec équité, les magistrats entendent réaffirmer la force de la loi et la confiance des justiciables dans les institutions. Cette session criminelle, au-delà de ses enjeux judiciaires, apparaît comme un révélateur des tensions sociales et un test pour l’efficacité de l’État de droit.
