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    AccueilInterview Alphonsine Boussonga, mère de neuf enfants : « Je me suis demandé comment je vais faire, cette année...

    [Gabon : Rencontre] Alphonsine Boussonga, mère de neuf enfants : « Je me suis demandé comment je vais faire, cette année encore, pour acheter les fournitures scolaires de mes enfants »

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    La rédaction de Gabonclic.Info s’est transportée à la rencontre d’une commerçante installée à l’échangeur de Nzeng-Ayong. Entre débrouillardise, agriculture vivrière et lourdes responsabilités familiales, elle partage un quotidien difficile, mais avec courage. Lecture !

    Gabonclic.Info : Bonjour Madame Alphonsine Boussonga. Depuis quand êtes-vous commerçante ici à Nzeng-Ayong ?

    Alphonsine Boussonga : Bonjour. Cela fait bientôt un an. Avant, je vendais au carrefour Delta, à Angondjé, mais on nous a interdit d’y exercer. Une sœur m’a alors amenée ici. Au départ, ce n’était pas facile, mais je suis allée à la mairie qui m’a délivré un papier d’autorisation. Depuis, je travaille plus sereinement. Je pars de chez moi tôt le matin. Avec les embouteillages, j’arrive ici parfois à 8 heures ou à 9 heures. Je reste jusqu’à 18 h, parfois un peu plus tard. Les clients viennent aux alentours surtout le matin et en fin d’après-midi.

    Et comment vous approvisionnez-vous en produits à vendre ?

    Je cultive moi-même. Les produits que je vends viennent directement de mes plantations. J’ai essayé d’en acheter au marché, mais je n’en tirais aucun bénéfice. Alors, j’ai commencé à débroussailler des terrains que des gens me prêtaient. Mais aujourd’hui, on me dit que ces terrains vont être construits. Je suis donc à la recherche d’une nouvelle parcelle. Je cultive du maïs, de l’oseille, des tubercules, des arachides, de la banane et de l’épinard. Ce sont des produits bio. Mes clients me disent souvent : « Maman, tes produits sont bons. » C’est ce qui me pousse à continuer malgré les difficultés.

    Vous êtes mère de neuf enfants. Comment gérez-vous cette responsabilité au quotidien ?

    C’est très difficile. Avant-hier, j’ai fondu en larmes. Je me suis demandé comment je vais faire, cette année encore, pour acheter les fournitures scolaires de mes enfants. Ma plus jeune fille m’a dit : « Maman, calme-toi. » Je n’ai plus ni mari, ni parents. Je me bats seule pour subvenir à leurs besoins. Je voudrais leur offrir un meilleur avenir, peut-être même les envoyer étudier ailleurs, mais je n’ai pas les moyens. Je suis une vieille maman, seule, avec beaucoup de responsabilités.

    Avez-vous entendu parler des nouvelles mesures sur les horaires de fermeture des marchés, annoncées par le délégué spécial de la commune de Libreville ?

    Oui, j’en ai entendu parler. Mais je ne sais pas encore comment je vais m’adapter. Ce sont les clients qui déterminent notre rythme. S’il faut fermer trop tôt ou s’il y a des restrictions, ce sera encore plus compliqué pour nous.

    Un dernier mot peut être ?

    Oui. Je sollicite un petit coup de main. Que quelqu’un me donne une parcelle, même petite, juste pour cultiver. Ou qu’on m’aide avec 10 000 francs, ce qui me permettrait d’engager des gens pour débroussailler et relancer une nouvelle plantation.

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